Nos maux.

flolacanau

Les mots, ces paravents qui regardent nos corps,

paravents pour cacher qu'on est si nu derrière,

boucliers d'enfants vieux qui se croient éternels

On se protège en vain, on habille nos gouffres

car le réel assène une lumière trop crue.


Les mots séparent avant que l'on en prenne conscience.

Un je t'aime, un chéri, tu es l'homme de ma vie,

des élans de pas sage que l'on croit sur parole,

et qu'on retrouve en boule, froissés au fond de la gorge.

Le réel trop cru interrompt la lumière.


Les mots, c'est : pars avant qu'ils ne perdent leur sens.

Les mots, ces paravents qui te mettent à distance,

on s'en sert, ils enserrent le cœur en ton absence

Je n'ai plus que les miens, tarés sur la balance.

Les nôtres étaient si beaux, on eût cru une danse.

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