Nuits à danser 4

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Photographie par Sébastien Marchand.

Orage en équilibre

Ton souffle

Avance comme une île

Comme un baiser dans la rivière

 

Tu m'aperçois la fumée cache

Ce qui n'a fait que se servir de toi

Tu me réponds et je connais la gloire

Majestueuse d'être entendu

 

Entre mes mains aujourd'hui la pluie fond

Entre mes mains tu t'aimes d'être aimée.

 

*

 

Lorsque le jour se blesse

La nuit se réveille

La nuit qui est la vraie couleur du monde

 

Et lorsque tu t'éveilles

Je rêve

 

Aux cheveux clairs autour des cheveux sombres

A la main que tu cherches la main qui te trouve

 

A la limpidité où la vie prend ses bains

 Au cœur de la lumière au cœur de mon amour.

 

*

 

Enfin la boue pleine d'étoiles

Se renverse

Les papillons font le brouillard

Où ton bandeau tombé figure un legs

Et la flotte des montagnes

Déplace les congères de tes regards nus

 

Enfin sur ton front blond les murmures des vignes

Arrêtent les offrandes

La mer a ses charbons l'océan des volcans

Volcan c'était il y a longtemps c'était hier ou ce matin

La hanche de ton silence

Au gouvernail de la séparation

Volcan c'était tous les branchages de ton sang

Dont la mémoire se constituait

 

Enfin la vie est faite à ton image à mon image

A l'image de tous les temps

Pureté de sable

A l'image de tous ceux qui ont vécu

Enfin vois devant toi

L'étoile attend dans un bourgeon

La langue est au bout de ta voix

L'amour a pris un peu d'avance

Son lait notre lait nous devance

Enfin tout consent à nouveau à vivre.

 

*

 

Bois ris vole

Ecoute

Le vacarme qui palpite

Et les mailles de ton silence

Écoute-nous à travers toi

L'heure est venue de se déshabiller

Tourne la tête

 

Les oiseaux t'ont fait voir

La solitude qui s'efface d'un monde sans toi.

 

*

 

Tu es devant mes mains

Et m'apprends ton désir

Comme une enfant qui joue

 

Femme tu t'es levée

La chambre s'est fondue dans le matin

Devant ton vœu de transparence

 

L'orage de te voir dormir

La foudre alourdie du poids de tes paupières

Nul n'en a fait le tour

 

Nul n'a jamais vaincu ce qui s'était rendu

Toi ta confiance étoile l'ombre

Et à partir de toi l'évidence est vivante.

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