Panique chez les socialites
flopoupou
New York était sous le choc : ses membres de la jet-set, les socialites, tombaient comme des petits pains depuis un mois. Tous les jours, un nouveau socialite mourrait d'une crise cardiaque.
La police était impuissante devant ce drame et ne trouvait pas raison rationnelle à cette hécatombe. La piste de la drogue avait été étudiée mais s'était révélée infructueuse.
Les grandes fêtes et les plus beaux vernissages étaient tous annulés pour une durée indéterminée. La ville sombrait dans une profonde déprime.
La jeune inspectrice, Marla Capone, s'était retrouvé sur l'affaire au bout du quinzième meutre. Car il s'agissait forcément de meurtres : il était impensable que les héritiers des plus grandes fortunes de Manhattan puissent mourrir d'une crise cardiaque naturellement alors qu'ils avaient moins de trente ans.
Marla se rendit ce jour-là sur le lieu de la scène du trente-cinquième décès. La fille aînée du gouverneur de New York avait été retrouvée dans son lit. Elle ressemblait à une jolie poupée endormie. Nulle trace de coup sur son teint diaphane, pas de trace d'agression sexuelle non plus. Elle s'était éteinte dans son sommeil. Marla posa les questions usuelles à la famille mais n'en tira rien. Elle refit le tour de la chambre de la victime. Les données toxicologiques ne donneraient à nouveau rien de probant. C'était juste une jeune lycéenne partie trop tôt.
Par acquis de conscience, Marla fit l'inventaire des choses présentes dans la chambre et la salle de bain de la jeune femme. Cela lui prit toute la journée.
Après une si longue journée de travail, Marla rentra dans son petit appartement de Harlem à cinq bloc de Central Park. Elle mit des affaires de sport et partit courir pour se changer les idées. Elle tourna et retourna l'affaire dans tous les sens tandis qu'elle dévalait les blocs New-Yorkais en croisant les colonnes de fumée qui s'échappait de la route. Mais rien n'y faisait, elle ne voyait pas le fil directeur de cette affaire, à part la personnalité des victimes.
En rentrant chez elle, après avoir couru pendant près d'une heure et demi, Marla se dirigea prestement vers sa salle de bain, pris une longue douche dans la demi-baignoire émaillée.
Sous sa douche brûlante, une idée lui vint. Elle coupa l'eau, attrapa une serviette, se rua vers son salon en glissant sur ses pieds mouillés. Elle alluma son ordinateur professionnel. Marla fit défiler les fichiers excels contenant tous les inventaires qu'elle avait fait sur les différents scènes de crime. Elle ne s'arrêta que quelques minutes au bout d'une heure pour se changer car elle tremblait de froid dans sa serviette mouillée.
A la fin de la nuit, les yeux de Marla piquaient : ils étaient rouges et bouffis. Elle avait néanmoins une idée de ce qu'elle cherchait : des petits pots de crème.
Elle passa au poste, expliqua sa trouvaille à son capitaine et ils allèrent ensemble chez la dernière victime. La famille les laissa rentrer et ils se dirigèrent vers la salle de bain de la jeune fille décédée. Elle ramassa divers pots de crème pour les emmener au labo d'analyse.
Les résultats arrivèrent une semaine plus tard : un des pots était empoisonné. Cela fit les gros titres de la presse quand des analyses ultérieures montrèrent que les quarante-cinq morts avaient été tués de la même façon.
Tués par une crème : le choc.
Nos jeunes meurent en prenant soin d'eux.
Malgré cela, la police n'arrivait pas à mettre la main sur le ou les tueurs. Les meurtres s'arrêtèrent mais impossible pour la police de découvrir le coupable.
Finalement, une lettre fut publiée dans le New York Times.
Pourquoi ? Vous vous demandez tous pourquoi ? Ces jeunes étaient beaux, en pleine force de l'âge. C'était donc des vitrines idéales pour faire passer un message.
Je suis un artiste. Un artiste n'a pas besoin d'être compris. Mais je suis un artiste avec un message : Halte au consumérisme !
Ces jeunes sont morts car ils ont appliqué cette crème qu'ils avaient reçue d'un inconnu par la poste, au milieu de milliers d'autres cadeaux.
Ayez crainte, car je referais une oeuvre d'art. Ici, Paris, Londres, Shanghai, Tokyo, Rio... qui sait où je frapperais ?
Je suis un artiste et je crée des oeuvres contre le consumérisme. A qui le tour ?
XoXo
The Global Artist