Oppède

Bien sûr, le crépitement des herbes sous un ciel limpide,
bien sûr, l'écho de nos paroles sur la falaise,
bien sûr le vent agitant les buis .
Tout cela, sous le soleil de Provence,
et les murailles d'Oppède .

La sentinelle du Luberon, attend que le jour s'épuise,
et que s'apaise le chant des cigales.
La forteresse, est un décor de carte postale ,
la verticale y est sévère,
et muettes, désormais, les archères...

Ses portes cochères sont ouvertes au mistral ;
les murs résistent encore à l'assaut du lierre,
mais se souviennent encore d'hier :
de la cendre et des ruines,
du massacre de trois-mille Vaudois .

La citadelle a ses pieds ancrés dans la pierre :
elle domine encore la plaine,
et ses vignes s'enfoncent doucement dans l'ombre :
les derniers rayons du jour accrochés au sommet du château
enflamment maintenant d'un rictus immobile ,la gueule des gargouilles.