Orage

C'est l'heure où le désir est bleu, à cet instant particulier où le ciel s'obscurcit sous l'orage étouffant, tardant à éclater ses nuages gonflés de pluie et de violence. Désir bleu de douleur, une douleur ardente, l'envie presque bestiale de se faire transpercer par ta virilité, de se faire écorcher par tes morsures brutales, de se faire dévorer de tes fringales labiales. Mais ton esprit est ailleurs, tu ne prêtes pas attention à ma fièvre estivale ! En exception, quelques rares œillades dans ma direction. Ne vois-tu donc point, sourdre en moi la source sensuelle de nos émois ?

De guerre lasse, je me prélasse, mutine libertine, posant sur toi un regard incertain, de ceux que l'on nomme assassins !  Ma peau exhale, le ciel se déchire, laissant éclater sa rage. Les éclairs lacèrent le ciel, mais c'est bien dans mes yeux que la foudre électrise ce moment pernicieux. Combien de temps vas-tu encore résister à mes envies dont j'affiche l'immoralité et l'impudeur en toute impunité ?

Ta bouche brûle mes lèvres, sous l'odeur de la pluie qui libère sans trêve tous nos jeux interdits.