Oui oui c'est ça

Je comptais me faire aimer. Mais je n’apprécie pas les autres, alors ils le sentent. Comme les chats qui fuient les invités. On essaie tous de les amadouer: il parait qu’ils savent si on les approche sincèrement ou pas. Non de toute façon j’ai toujours eu un talent naturel pour dresser les êtres vivants. Les élever parfois quand c’était des humains. En y repensant j’ai un bout de C.V. entre Pascal le grand frère et la négresse dans «  la couleur des sentiments  ».

Des fois quand je passe dans le métro j’ai envie de cogner quelqu’un. Un grand gar de préférence, il aurait peur quand je me mettrais en transe hystérique. J’ai une autre lubie, je veux une petite fille, et j’aimerais qu’elle soit arabe. Mais je suis pas arabe.

 En ce moment je mange tout les jours des sushis. Tout les jours, tout les jours, tout les jours. Hier je me prenait des airs importants. J’étais dans un coin périphérique de la ville, et je me demandais ou je pouvais trouver un sushi bar dans le coin. Les chaines de restaurant ça me rassure, c’est moins chère et il y a de la régularité dans la présentation et le goût. J’ai finis par rentrer dans un endroit appelé le «  tabi  ». C’est drôle, ça veux dire chaussette. Remarque, pas n’importe quelle chaussette, celles ou le gros orteil est séparé des autres. Là je me figure bien le patron blanc qui s’est dit «  hum attend on va trouver un nom qui sonne bien… heu  le « murakami  », non ça va faire livre à la fnac… le… « midori » !  Oarf, on dirait une héroine déguisé en maid de hentai… le « YAOI  », nan trop gay… Tout cela en passant par «  naruto  »(qui m’évoque un ravioli n‘est-ce pas ), « tube de dentifrice  »,  « Kim Jung Il  » et « vache à la coco  ». Je me doute bien que la subtilité des tenants n’était encore que moindre comparée à mes idées raffinées.  

Au départ j’étais partie pour vous expliquer comment j’avais finis par prendre mes makis en photos pour faire un scandale. Mais le cœur ne m’en dis guère. D’ailleurs j’avais aussi pour mission de vous expliquer pourquoi il m’était impossible, moralement et avec la dignité qui me constitue, d’avoir un entourage et une vie sociale. Je m’aperçois que le sujet est trop long. D’ailleurs je ne doute pas qu’un autre écrivain ait fait le travail à ma place. Voila quelques jours que je ne jure plus que par ce magnifique ouvrage de « bon goût et de géométrie  » comme l’aurait dis le héros de   la conjuration des imbéciles. Je porte cependant une certaine tristesse en moi, de ne pouvoir partager mes références à cette lecture.

Autant j’ai passé mon existence littéraire à lire de la daube honteuse, autant j’ai enfin trouvé un complice imaginaire, derrière lequel se cache un auteur des années 60 mort suicidé, se croyant écrivain raté. Me voila encore plus esseulée que je ne le pensais. Mais tout cela est logique; quelqu’un qui pense comme moi ne peu décemment supporter son siècle, ou n’importe quelle décennie de cette mascarade initiatique qu’est notre métempsychose présente ! Et me contredire serait bien du goût d’un de ces exécrables, d’un de ces naïfs travailleurs, amoureux  de ses utilités sociale au seins de n’importe quelle appartenance, qui garantie un endoctrinement pis que la plus mauvaise récitation de la cigale et la fourmi! J’ai d’ailleurs des néologismes tout prêts qui n’attendent qu’un grand élan seigneurial de ma part. Celui-là même qui me ferait partager mes pensées réactionnaires, dont la portée intellectuelle sur mes contemporains ne devrait faire de doute aucun !