Pâle Tréponème
julo
L'érotisme est un mot utilisé par ces hypocrites marchands de sable qui nous transforment les sourds en mal entendants, les vieux en personnes âgées, ou les noirs en gens de couleur. Une bondieuserie dont se servent volontiers les plus salauds d'intellectuels de mes deux. On frôle un nichon, on découvre une cheville, mais l'esprit tape déjà dans le fond et sans préliminaires.
L'érotisme si il existe ne se verbalise pas, il ne faut pas l'exposer à l'air libre, le salir. D'ailleurs quand on le prononce il glisse sur la langue et s'attarde derrière les dents pour mieux prendre son envole, il est vulnérable comme une gamine avec des couettes ou une Vanessa Paradis qui chante "Jo". Non d'un chien que ce "Jo" était un brave type, j'en connais plus d'un de ces vieux tacos parisiens qui auraient verrouillés la bagnole et se seraient enfilés la petite Vanessa autour de leur mi-molle d'alcoolique. Alors non, on ne prend pas l'érotisme par derrière, et on ne lui fait pas d'éjaculation faciale... Ça c'est de la pornographie, qui colle, qui suinte, qui pue, bref qui s'accommode de tout ce qui coule. C'est des corps débandés par les années et qui s'accrochent désespérément à ce qui ne leurs reste pas de dignité comme les seins d'une vieille soixante huitarde.
Pourtant, il y a un mois environ, je faisais la connaissance de quelqu'un d'exceptionnel. J'étais en elle, au plus profond et au plus proche de ce qu'on peut l'être d'un tissu vivant. Planté comme un arbre, mes spasmes et mes tremblements presque imperceptibles me faisaient prendre racine. Dans l'immobilité sourde, soudainement, des liens liquides se formèrent. Pas de levrette, pas de fellation ni de pénétration anale, une simple position du missionnaire avait suffi.
Tu métamorphosais ma vision de l'amour et de la vie. Pourtant tu me laissas sans nouvelles pendant quatre longues semaines.. dormante probablement. Tu réapparaissais hier après le déjeuné. Ma stupéfaction égalait difficilement la joie qu'elle côtoyait. Au bureau, cet endroit improbable où je ne t'avais jamais croisé. Belle, fraiche et déjà mouillée tu me suivais avec discretion dans les vestiaires des hommes. Je te caressais naturellement jusqu'à que tu deviennes brulante, mon excitation violente te meurtrie et je m'en excusais. Je voyais que tu t'interdisais l'abandon. J'approchais ma main de mon visage, senti ce parfum inattendu, et le goûtais.
Je voulais que cette passion grandisse jusqu'à ce que ma verge tombe molle et satisfaite sur le carrelage. Je savais que cela arriverait mais prendrait du temps, m'on impatience ne rendait la chose que plus excitante. Tu étais au plus proche de moi de ce qu'on peut l'être d'un tissu vivant, Syphilis.
Eh ben, je sens qu'on va se marrer avec toi... Je te mets un cinq parce que j't'aime bien et j'enlève deux pour le hors-sujet.
· Il y a environ 10 ans ·Cé Bé