Paon d'or

chevalier-neon

Cet homme avait un cœur de pierre,
un cœur qui me donnait l'enfer.
Quelque chose qui lui servait d'armure,
ce marbre froid qui lui donnait l'air sûr.
Mais un jour il a commencé à pleuvoir,
et alors j'ai été condamné à voir.
Voir que, Maman, son cœur était fragile,
que mon amant avait les pleurs faciles.

J'ai voulu l'abriter,
mais la pluie l'habitait,
et doucement entamait l'érosion.
l'a confronté à la désillusion.
Il me battait comme pour paraître fort,
se débattait avec peur contre la mort.
Et comme un divin châtiment,
la pluie se fut son sentiment.
Tu vois Maman son cœur a fondu.
Vois Maman son cœur ne lui sert plus.

Elle creusait des lits de rivières sur ses joues pâles,
et dans sa gorge grondait, laissait résonner un râle.
Elle a même noyé ses violences,
emporté au loin ses espérances.
Maman il était ma tempête et son propre orage.
Maman il désirait renaître au creux de ses mirages.
Ses yeux avaient la couleur du ciel,
mais pour moi rutilaient de son fiel.
Mais le ciel s'est couvert de nuages gris,
et j'ai vu sa pluie tomber sur ses cris.

Maman il était peut-être égoïste,
mais il avait une âme d'améthyste.
Sa brillance se ravivait sous la pluie.
Encore à ce jour je crois la voir qui luit.
Et c'est comme si la pluie le purifiait,
mais elle ne faisait que le sacrifier.
Et son cœur partait en infimes particules,
Maman, tu vas me dire que je suis ridicule…
Car sous l'érosion j'ai vu son armure fondre,
et j'ai découvert ce qu'il cachait sous son ombre…

Maman sa pierre était une gangue
pour empêcher le mal qu'il ne l'exsangue.
Et Maman derrière se trouvait un métal si précieux,
mais Maman il paraît que ce métal appartient à Dieu…
Alors par la pluie Dieu a récupéré son âme en or,
et tu vois Maman à présent sagement mon amant dort.

Maman je sais que lui me battait,
mais je ne voyais pas qu'il luttait
contre lui-même,
ce lui que j'aime.
Maman la pluie gelée a refroidi son corps...
Maman j'ai bien plus peur de lui lorsqu'il dort.

(écrit le 27 mars 2011)

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