Par Neptune !

veroniquethery

Un ado plongé dans l'antiquité grecque

   On imaginera, sans peine, la confusion, qui régnait dans mon esprit devant un tel spectacle. Raison pour laquelle, j'invoquai la barbe du dieu de la Mer, alors que d'ordinaire, j'employais un langage un peu moins policé... Le fait est que, durant toute cette improbable aventure, je ne cessai d'employer des jurons mythologiques. Je préfère avertir mon lecteur : qu'il daigne me pardonner cette excentricité langagière ! Après tout, ce fut la seule marque que mon esprit avait été endommagé... Je devais rêver ! Telles furent mes secondes pensées et, tout en me pinçant, je me dirigeai vers ce qui, si je ne me trompais pas, avait dû être édifié vers 297 avant JC et qui avait servi durant près de dix-sept siècles de guide aux marins. Puisse-t-il être un guide pour un adolescent perdu dans le temps ! Je touchai la pierre blanche et me rappelai que notre professeur nous avait appris que le géographe Strabon écrivait que le Phare avait été construit avec un calcaire local, qui avait la particularité de durcir au contact de l'eau. On pense aussi que les parties les plus critiques avaient été réalisées en granit d'Assouan. J'étais totalement excité et je comprenais la passion de l'allemand Schliemann, qui avait découvert des tombes à Mycènes et le célèbre masque d'Agamemnon, de l'Anglais Evans découvrant à Cnossos le palais de Minos !

   Incroyable ! Je me retrouvai au pied du symbole de la puissance économique d'Alexandrie ! Et, tandis que je l'admirais, je songeai qu'il n'avait fallu que quatorze ans pour l'ériger : voulu par Ptolémée Ier, il avait été inauguré peu après la mort du grand roi par son successeur, son fils Ptolémée II. Et dire que ce monument avait guidé des générations de marins pendant dix-sept siècles ! Et ce, malgré les tremblements de terre ! Quelle incroyable aventure humaine étais-je en train de vivre !

 -Alors, vous n'en voulez plus à votre professeur ?  demanda une voix derrière moi.

   Je me retournai et aperçus un homme d'une soixantaine d'années, qui me regardait avec un sourire malicieux. En l'observant, je crus reconnaître... Mais non, c'était impossible !

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