Paralysie

Le monde se fige dans la glace
Les sons se perdent dans la mélasse
Tétanisés, mes muscles ne déplacent
Nul membre de mon corps las

Le temps implacable bloque, efficace
Le souffle de ma cage thoracique
Contre mon corps mon esprit fait face
Bataille que d'aucun qualifierait d'épique

Et deux voix, sur mon épaule, impliquent
Une morale qui perd lentement son éthique
Toutes deux, à l'instar de la musique,
Envahissent et contaminent mes tripes

Mes pieds, lourds, pathétiques
Ne se rappelent plus comment danser
Ils savent qu'il leur faut reculer
Et malgré tout, mon corps reste statique

Gagnée par l'épuisement, ma volonté
S'accroche et bataille pour gagner
Ce qui ne sera jamais légitime
Baisser les bras n'est pas chose aisée

Pour qui croire équivaut à respirer
Or, ce chemin n'est pas unanime
Dans ma tête je ne peux que juger
Ce désir, qui dans le noir, intime

Aux scrupules de dégager
Voilà pourquoi je dois capituler
Et, gardant au fond de moi ce regret
Devant l'intégrité je m'incline.