Paranormal
Hervé Lénervé
J'ai un problème, je suis cartésien, plus terre-à-terre que Déméter. Je ne crois en rien, plus mécréant qu'un excrément.
Pour moi, le présent écrit le futur par un réseau de causalités plus confus et touffu que la chevelure d'une amazone étripant de braves types dans des combats épiques et tyranniques contre des Britanniques que si l'on s'en sert. Tout cela pour dire que, pour ma pomme, l'avenir n'est en rien préalablement écrit et à quoi servirait-il de vivre le présent, si tout était déjà tracé d'avance ? Autant aller directement à la fin, comme dans la lecture des Rougon-Macquart, on gagnerait du temps et le temps c'est important pour le mortel qui aurait tant de vies à vivre… s'il n'en avait pas qu'une seule et aucune autre dans son escarcelle, hormis celles de ses descendants qu'il n'aura pas s'ils sont toujours au chaud dans, la dite, escarcelle.
Maintenant, mon problème est que j'ai des visions, appelons cela comme cela pour simplifier. Je vois avec certitude des évènements qui jusqu'à présent se sont toujours révélés exactement tels que je les avais entrevus, aux centimes près. C'est chiant pour un type comme moi ! Troublant et chiant, en effet ! Je sus que Mitterrand serait président, alors qu'il n'était encore qu'à le noter dans la marge de ses cahiers scolaires pour ne pas l'oublier quand il serait grand. C'est chiant, vous dis-je, car je ne crois pas à cela et de fait, je ne crois pas en moi par rétroaction. Pourtant, il faut aussi, me rendre à l'évidence, toutes mes prévisions se sont révélées exactes. On peut songer à une coïncidence une fois… trois fois, peut-être, mais comment parler d'aléatoire au bout de centaine de révélations se réalisant strictement telles que vous les aviez envisagées ? Jusqu'à présent, je n'étais jamais intervenu pour essayer de changer le cours du destin que mes prémonitions « prémonitionnaient », car elles ne concernaient que des personnes qui m'étaient étrangères au sens familier, des gens connus que je ne connaissais pas intimement, célébrités, acteurs, chanteurs, politiques, les connaissances virtuelles qui peuplent notre quotidien.
Mais cela devait changer, le jour où je me vis mourir. Dans 44 jours, 8 heures, 55 minutes, 33 secondes, grosso modo*… je serais écrasé par un bus, grosso plato*. Merde ! C'est embêtant. Maintenant, fort de cette connaissance, je pouvais très bien, ne pas sortir de chez moi, ce jour-là. Ce ne serait pas suffisant, je le savais pertinemment, qu'un bus viendrait inexorablement me cueillir dans mon salon, après avoir défoncé mon mur de façade, alors que j'étais sagement en train de me soulager en rêvant sur le corps du top model à la mode du moment. Donc j'organisais mon départ dans un pays exotique où les bus étaient plus rares qu'un cheval à un sou.
Après renseignement pris avec la minutie du phobique, je partirai à Urubamba, dans la vallée sacrée des Incas qui parlent le Quechua en première langue à l'école et l'anglais commercial à la maison. Là-bas, j'y serai en sécurité, car les autobus n'y montent pas.
44 jours, 8 heures, 55 minutes, 33 secondes, grosso maigro, plus tard. Je péris écrasé, dans un pays peuplé de gens charmants, aimables et colorés vivement aux lumières vives de l'été. Un pays habité d'animaux domestiques et paisibles broutant l'herbe rare d'une terre sèche et aride dans un air désoxygéné et hyper hydrogéné par l'altitude. Pourquoi fallut-il qu'un lama, l'animal, pas le bonze en rut, me saute dessus par un bond de six mètres de long et deux de haut ?
Je ne sais pas si vous avez déjà pris un lama de cent trente-trois kilos, grosso mordicus*, sur la gueule ? Mais moi, je n'ai apprécié que mollement, car j'en suis tombé sur le cul et j'en suis mort sur le coup.
Maintenant, encore aurait-il fallu que je susse ou tétasse que dans une légende inca le lama s'appelle le bus de l'altiplano andin.
Tout cela pour dire que quand j'ai une vision, il ne sert à rien d'y échapper, elle vous rattrapera toujours et irréméDiablement, mon Dieu !
Avant de mourir complètement, définitivement pour l'éternité des curés, j'eu la vision que le site WLW était contaminé par un virus pathogène et létal pour l'être humain, le : groscondelatoilequipue&qui tue@.fr.
Voilà les gars, les gazettes et les galipettes, là était mon problème. Maintenant, bonne lecture, les ami(e)s et bon(ne) courag(e)e ! Que la Santé soit avec Vous !
*Je ne dis jamais « grosso merdo » car j'ai horreur de ce cliché vulgaire et vulgaire, je ne le suis point, je ne suis que familièrement grossier.
Ta dernière vision est probablement exacte
· Il y a environ 6 ans ·arthur-roubignolle
J’ai compoté un vaccin aux p’tits ognons contre le virus. En vente sur mon blog pour 4563€ TTC, plus une brochure gratuite sur les bien fait des carottes dans les médocs. :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
J'ai tout lu et j'ai l'impression d'avoir revu le film "Cloud Atlas" ou les onze saison de X-files car la vérité était ailleurs :o)
· Il y a environ 6 ans ·daniel-m
Mon inspiration venait plutôt de « Dead zone » de Stephen King. Film éponyme de David Cronenberg avec l’excellent Christopher Walken. De toute façon la vérité n’existe pas, il ne reste que nos mensonges. :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
Lama aurait réussi son crache test d'après un condor éveillé.
· Il y a environ 6 ans ·yl5
Alors, là ! Je dis casquette yl5 ! :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
Et la vision du tiercé gagnant, tu l'as ?!
· Il y a environ 6 ans ·phil-29
Nobody is perfect ! :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé
Non, je n'ai que la vision du tiercé perdant! Si cela t'intéresse ? :o))
· Il y a environ 6 ans ·Hervé Lénervé