Pardon des fois je bande!

lanimelle

Pardon des fois je bande!

Un soir je n’ai plus écouté les mots, j’avais en tête l’instinct de mes 13 ans.

Dans la lucarne, dégoulinent les images, les couleurs, les bugs, j’imprime et puis plus…

Il parlait et rien ne rentré, j’étais dans la bulle merveilleuse du désir, des seins qui se dressent sous le tee shirt, le pull, le plaid.

Rien, il ne pouvait rien y voir, j‘étais loin de corps, impalpable, en flux intensif dans le tchat d‘un paysage virtuel.

J’étais une animale au sens travaillé, un pseudo d’ « apocalypsbb », mutante sur la bordure du plaisir, nue, j’étais plantée sur mes pieds, le cul posé sur ses genoux, les jambes écartées, gargouille battante de désir,  mes bras serrant ses épaules, mes seins s’agrippant à son torse, à ses poils,  je le dépoile entièrement, en un battement de cils, sans lui demander, il parle encore, je n’entends toujours pas, ne bouge pas, figée dans le LCD.

Il est maigre, un corps élancé, une cervelle intelligente douce, une fleur de cactus qui pousse entre les épines, une petite merveille toujours cachée sous des vêtements amples.

Je m’en fou, le vois, les os tendus sous cette peau fine et blanche, les côtes dessinées, un modèle merveilleux, envie de fusain et d’ombres, de dessiner l’élégance.

J’en avais envie tout d’un coup, sans le prévoir.

Je bande maintenant, il ne sait même pas et je m’en fou, je le regarde, voyeuse qui suce des yeux les moindres petites parcelles de peau.  

Tétons dures et roses, je pompe, les découvre de la langue, il gémit, je le sens sensible, réactif, je veux qu’il me parle encore, je veux continuer sans le déranger, sans qu’il ne rompe le fil de la conversation, je ne veux pas avoir à parler, je tète!


Ses mains me touchent enfin, sortent de la toile, elles sont longues, incertaines, je les voudrai plus folles, avec des griffes, pleine de moi.

Le dos, les fesses, je l’embrasse et j’entends encore sa voix, je fourre ma langue et je bouffe lentement, écrase mes lèvres, il est doux, j’ai envie qu’il me morde.

Me voilà à sang et à feu, le monologue se poursuit, il murmure des trucs, je ne comprends pas, j’ai envie qu’il me baise, qu’il perfore les ondes, se téléporte, s’éjecte de l’écran,  j’ai pas envie d’attendre, j’ai pas envie des 4 chemins, tout de suite, prendre ma fièvre, se dire qu’il fait encore plus chaud dedans, écouter Sade et puis le laisser me planter, chercher dans mes salles obscures le film qui convient, puis y mettre le doigt, me cultiver dans les sous couches de l’intime, proposer de me combler de ses ardeurs raides et timides, de briser mes vides, plonger maintenant dans le monde de mes impudeurs jouissives, passer entre « les mails» et me choper dans ses filets.

Je mouille, il parle encore, je glisse ma mains sous le plaid, j’ai envi de lui dire «  baise moi! ».

Il me dit  : « t’en penses quoi ?»

Je réponds avec le clavier, la main droite chaude et moite  « excuses moi tu peux répéter la question! »

L’animelle

Signaler ce texte