Phrases assassines
Hervé Lénervé
Tout commence, parfois, par une petite phrase anodine. Prononcée du bout des lèvres : « Tiens, j'ai mal à la tête. Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. »
Eh, Ben, le lendemain, il était mort, mon meilleur pote ! Et je n'avais rien vu venir. Alors que des signes symptomatiques annonciateurs auraient pu m'alerter dans la soirée. Mais ça, on ne le sait qu'après coup, à posteriori, comme soufflent les postérieurs, en ressassant ce qu'il s'y était dit. C'est vrai, qu'avec plus de vigilance, j'aurais pu, peut-être, comprendre le message et éviter que la foudre ne s'abatte, sur la tête de mon meilleur pote, en l'abattant sur le coup. Peut-être, en effet ?
Bref ! Ceci pour dire qu'il faut se méfier de ses petites phrases que l'on prononce par mégarde sans y prendre garde.
Par exemple, le serial killer qui se dit, comme ça. Mais que vous entendez, quand même, puisque vous êtes là, assis à ses côtés, (oui, le sérial killer a deux côtés, comme Hyde et Jenkyll, l'un qui pue, l'autre, qui tue) à prendre un verre avec lui.
« Tiens ! Ça fait longtemps que je n'ai pas trucidé quelqu'un, moi ! »
Eh bien, évitez de continuer à le fréquenter pendant le petit laps de temps de sécurité. Vous aurez tout le temps de le voir, ensuite, à la prison, après son dernier crime, car vous aurez eu la présence d'esprit de la dénoncer, votre bonne relation.
Donc méfiance avec ces phrases qui, via notre inconscient, nous trahissent.
Bannir absolument les : « Tiens ! J'tuerais bien ma femme ce soir, moi ! » Ça, c'est à proscrire absolument, même si vous n'avez rien de mieux à faire de la soirée.
Attendez ! C'est trop facile ! Ce n'est pas parce que j'ai du temps devant moi, que je dois faire tout le sale boulot, aussi, à la fin, merde ! Trucider vos femmes, vous-même, chacun s'occupe de la sienne et les cochons, qui s'en dédit, seront bien gardé ! ((s) car ce sont « les cochons » qui sont bien gardés et non « le bien » ou alors, au pluriel, ce sont vos biens et dans ce cas, vous êtes SDF.)
Donc méfiance, méfiance ! Car le phénomène est plus subtil qu'il n'y parait, en effet, même sans énoncer la phrase fatidique qui tue, la penser est également efficace. « Je pense à toi, je pense à tu, je te tue ! » Logique ! Vous voyez la logique implacable et perverse de la pensée sur l'esprit. Moi, je m'interdis de penser ! Pour ce à quoi, ça me servait, de toute façon. Pour ne plus avoir de pensées parasites, j'ai une méthode, les chiffres ! Les chiffres sont inoffensifs ! Je compte à rebours depuis que la Terre est Terre. Quatre milliards d'années, Trois milliards, neuf cents quatre-vingt-dix-neuf milliers, neuf-cents quatre-vingt-Dieu que c'est long, d'années, trois milliards… etc. J'en suis actuellement arrivé, à l'apparition des premiers unicellulaires sur la Terre. Après tout va si vite, qu'il faudra que je recommence bientôt à créer la vie en chiffre du début. J'aurais dû partir du big-bang, mais sa date de naissance est approximative.
Il y a aussi des phrases qui tuent en toute conscience, du genre, l'amour de votre vie qui se détache tout seul, au loin, ces derniers temps, vous dit, en vous fixant de ses grands yeux candides :
- Pourquoi ?
Alors que vous lui tendiez la main pour qu'elle vous tende la sienne en retour.
Pourquoi ? Que répondre à cela ?
C'est un sorte de régression positive, je pense. J'ai lu tes "conneries" avec beaucoup d'attention ! Pouvoir faire du bilan de sa vie une simple pensée unicellulaire c'est un grand signe d'intelligence :o)
· Il y a environ 5 ans ·daniel-m
L'unicellulaire pratique la pensée unique. :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
La boucle est bouclée :o)
· Il y a environ 5 ans ·daniel-m
Les assassines, c'est des fleurs coupées ?
· Il y a environ 5 ans ·effect
Ce sont des... voyons effect, ce sont !
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
Dans la langue parlée, c'est toléré :)
· Il y a presque 5 ans ·effect
De toute façon, la belle langue, je m'en fous ! Même la langue de veau, je ne l'aime pas. :o))
· Il y a presque 5 ans ·Hervé Lénervé
Avec vingt doigts on compte plus vite ?
· Il y a environ 5 ans ·yl5
plus vite, certes, mais comme ses pieds. :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
Et mince, moi j'ai toujours eu du mal à compter...
· Il y a environ 5 ans ·Louve
Moi aussi, c'est la raison pour laquelle je préfère compter sur les autres. :o))
· Il y a environ 5 ans ·Hervé Lénervé
C'est mieux ainsi !
· Il y a environ 5 ans ·Louve