Plaisir rouge

[Nero] Black Word

POUR LECTEURS AVERTIS

Nous avions marché pendant des jours avant de les rattraper, ce groupe de survivants. Six hommes et quatre femmes, sans compter un enfant. Ils étaient si méfiants que l'on eu du mal à les suivre sans être vus, sans compter qu'ils étaient armés de deux fusils d'assauts et un pistolet. Un simple tire bien placer et c'était fini.

La nuit était tombée, ils s'étaient réfugiés dans une maison délabrée où ils avaient fait un feu. Nous marchions dans l'ombre, tu étais à mes côtés, avec quinze de nos semblables impatients. Nous nous somme regardé dans les yeux et nous avons partagé le même sourire. Nous étions prêts à les attaquer, enfin.

Toi et moi, accompagnés de cinq de notre groupe, nous nous sommes glissés par la droite. Ils semblaient avoir négligé leur sécurité ce soir. Passant par une porte en miettes, on approchait le plus calmement possible du salon, là où ils étaient tous réuni. C'est à ce moment-là que des cris étouffés se firent entendre.

Une femme qui hurlait dans quelque chose pour l'étouffer. Entre deux plaintes, des voix se faisaient entendre. Certaines étaient plutôt paniquées, d'autres donnaient des directives. Cette soirée semblait vraiment idéale.

Nous étions prêts à les surprendre, telle la meute de loups sur un troupeau de biches blessés. Une occasion trop belle, trop facile. Nous étions impatients, affamés. L'assaut ne se fit pas plus attendre.

Un torrent de cris, de panique, emporta nos proies et nos sens de chasseurs. Leurs visages étaient défigurés par la peur. Entre les tires d'armes à feux, les insultes, les pluies de sang et des débris de corps humains, rien dans cette cohue n'avait de sens. Il ne restait qu'une chose à faire, survivre.

Le salon était devenu une chambre rouge, suintant le sang par ses murs et noyant le sol. À genoux sur un tas de viande organique, respirant ce parfum digne d'un buffet de charogne, je contemplais les résultats de notre attaque.

Les rares innocentes victimes encore en vie profitaient d'une lente agonie dont elles ne pouvaient plus échapper. Les nôtres étaient aussi dans une situation des plus déplorables. Tout n'était plus que mort, souffrance et insultes en guise de dernier mot.

Je te retrouvais allongée, la tête posée entre les jambes de cette femme qui criait. Ta rotule avait été amputée et un couteau était planté entre tes seins dégoulinant de sang. La main plongée en elle, tu me souriais. Tu en ressorti la petite tête d'un fœtus.

Tu te mis à le lécher, comme une friandise, à mordre son crâne de bébé. Tes yeux brûlants me regardaient, me suppliaient, tu attendais avec impatience ce que j'allais faire. Ecartant tes jambes, défaisant mon seul vêtement, je perçais ta plaie naturelle avec ma queue raide.

Tes dents s'abattirent sur l'os frontal à peine fini de ce petit, au même rythme que le limage que je t'offrais. J'étais penché sur toi, mon torse planta plus profondément la lame dans ta cage thoracique. Cela te fit encore plus crier de plaisir.

Ouvrant le visage de l'enfant prématuré en deux, tu ne tardas pas à engloutir cet amas d'organes qui aurait dû être son cerveau. Ma langue plongea dans ta bouche, je voulais le gouter moi aussi. Nous le goutions ensemble, dans un baisé violent et passionné, même si nos langues auraient pu y rester.

Je finis par jouir et par me relever. Tu me regardais, les yeux exorbités. Lentement, tu allais mourir toi aussi. Je pris une hache et un fusil chargé avant de repartir seul. Sans le moindre regret, je me remis en chasse d'une nouvelle proie. Je voulais déjà recommencer, ressentir la peur des autres, avoir le goût de leurs chairs et de leur sang, et y reprendre autant de plaisir.

Sous une pluie de sang et d'injures, nous avons prit notre pied.

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