Plonger

aile68

Plonger la maison dans la pénombre, les fenêtres chauffent de bon matin, quel est ce soleil plein de feu qui surplombe les montagnes et les villes à la recherche d'un peu de clémence et de fraîche candeur. Les fontaines taries, on recueille l'eau de rinçage pour arroser le peu de légumes que le soleil déforme, quand on a une belle tomate on est heureux de l'exposer dans le compotier de la cuisine, à côté d'une courge toute atrophiée et poussive. Les carottes, elles, ont l'air de légumes, comment dire, boostées par les engrais naturels de la montagne, elles ont grandi dans le bel environnement plein de fraîcheur de moyenne altitude. Production locale ou importée d'Espagne, d'Italie, le raisin se prépare à envahir les marchés avec leurs belles grappes jaunes et noires, ma préférence va au raisin d'Italie bien sûr mais aussi au muscat, petits grains au goût si généreux et sucré.

Plonger mes yeux dans l'aquarium, fixer les combattants noirs et bleus, les poissons rouges, les exotiques qui m'entraînent vers un autre paradis aux couleurs si chatoyantes. Quels trésors renferme le coffre sur le sable, des agates, des coquillages, des étoiles, je n'ai jamais gagné au tir à la carabine ou à la course en sac. Air de fête, air de rien, les enfants jouent aux jeux de société de sept à soixante-dix-sept ans, il est loin le temps de la fanfare et des majorettes qu'on suivait en rythme tels des petits soldats de plomb. Vite ranger les jeux, les carabines, il va pleuvoir, des nuages noirs menacent le ciel et la terre jaune. Demain c'est dimanche on ira voir les tomates et les pois dans le regard émerveillé de mon grand-père à la barbe blanche telle la chèvre de Monsieur Seguin dont on lisait l'histoire jadis...

Signaler ce texte