Poupée de cire
elyde
Le grincement de la fermeture éclair résonne dans la pièce obscure. Entièrement fermée, la lumière est distillée par une lampe rouge qu'il a pris soin d'allumer avant de me rejoindre. Cette alcôve, inspirée d'une ambiance japonaise, est notre sanctuaire. Quelques gravures au mur représentent des scènes d'interprétation guerrière et un Katana sur son socle orne la commode en bois exotique. Notre lit, un king size, est recouvert d'une couette couleur pourpre et le reste de la décoration est plutôt sombre. Le climat qui règne est une close atmosphère. Un donjon privé où personne n'est invité à entrer.
Je ne dis rien. Il n'aime pas que je parle pendant l'amour. Il préfère quand je crie au moment fatidique de l'orgasme mais il refuse d'entendre ma voix avant cela. Il exècre les mièvreries amoureuses qui dénaturent l'acte sexuel. Perdre son temps à énoncer des émotions, qu'il définit comme personnelles, n'ont pas leur place durant nos corps à corps.
Dans la pénombre de la pièce, il m'embrasse d'abord dans le cou avec une infinie sensualité, puis il me mord. Alterner douceur et douleur est sa préséance. Après avoir retiré mon chemisier en soie sauvage, il soupèse ma poitrine enfermée dans un soutien-gorge raffiné qu'il m'a offert, et qu'il dégrafe d'une seule main. Il pince mon téton droit et suce l'autre avec ardeur. Ma poitrine l'excite mais pas autant que mon cul. En serrant mes seins l'un contre l'autre, il aspire les deux pointes tendues sous sa langue, créant des courants électriques dans mon entrejambe. Les poitrines généreuses le tendent et il bande déjà comme un taureau en pensant à ce qu'il va me faire. Je le sais, je le sens. Il glisse ses mains chaudes sous ma jupe et il m'enserre pour que je minaude contre sa rigidité. En malaxant mes fesses, il tire sur le haut de mon string, faisant remonter le tissu en dentelle dans mon sexe. Cette sensation irritante me fait mouiller comme une étudiante, m'obligeant à respirer plus fort et à fermer les yeux pour mieux ressentir ses assauts. En laissant des marques de dents sur ma peau blanche, il tripote subtilement les plis de mon pubis gonflé. J'ai le clitoris en feu et ses doigts glissent tout seuls en moi. Maintenant, je le veux. Il baisse son pantalon défait et je m'agenouille sur le tapis molletonneux. Je soupèse le paquet qu'il met fièrement devant mon visage et me satisfait secrètement de ce membre imposant. Je palpe l'engin et retire le slip qui m'empêche de le gober. Il n'attend que ça. Je joue un peu avec lui, juste pour tendrement l'énerver. D'abord, je ne lèche que le gland comme une glace, je cherche à le frustrer. Puis, je passe très délicatement le bout de ma langue sur son pénis et ça le met en colère que je ne m'active pas à le pomper comme il me l'ordonne. Je savoure déjà l'instant où il exprimera son mécontentement, ses brimades seront encore meilleures. D'une main, il saisit ma chevelure blonde et me force à aller plus loin. Je lutte quelques secondes pour attiser notre jeu et je vois des étincelles dans ses yeux verts. Il est à point. J'ouvre plus grand ma bouche et sa queue est à moi. Je monte et descends à un rythme lent, prenant soin de saliver correctement. Son sexe en érection subit les marques du gloss recouvrant mes fines lèvres. Il gémit de satisfaction, c'est certain, je le suce comme il aime.
Disposé à plus d'action, il s'assoit sur le fauteuil et beau comme un apollon, il caresse explicitement sa verge. Je regarde avec plaisir cette scène qu'il me joue et qui m'invite à le retrouver. Hésitante, je soulève la jupe sur mes reins et l'enjambe. D'abord, il se frotte à mon humidité puis il m'empale. Nos organes, comme aimantés, s'emboîtent parfaitement. Un petit son que j'ai dû mal à retenir sort de ma gorge et je remue doucement sur lui. Il bascule la tête en arrière pour savourer notre baise. Son torse, offert à mes ongles, m'invite à griffer sa peau et je suis toujours surprise par ses pectoraux fermes. Il est bien conservé et s'entretient quotidiennement, ce n'est pas pour me déplaire. Il fait ce qu'il faut pour éviter les kilos superflus et muscler son corps. Il donne l'effet d'être un chef d'entreprise avec une coiffure impeccable dont les cheveux bruns foncés sont parsemés de touches grisonnantes. Mon homme en fait craquer plus d'une. Les secrétaires à son bureau lui vouent une admiration sans faille, ce qui me rend jalouse d'ailleurs, mais j'ai d'autres arguments.
Lorsqu'on fait l'amour, il semble tellement accessible que parfois j'ai l'impression de le comprendre mieux que quiconque. Ses envies parlent à sa place et je suis capable de les interpréter pour lui. Tout en lui me plaît, son intelligence, son odeur, ses mimiques. Il est mon idéal sur Terre. Je voudrais pouvoir lui dire mais je n'oublie pas qu'il ne veut pas, d'autant plus qu'il est sur le point de jouir. Je m'en rends compte, il se crispe d'avantage et glisse son index entre mes fesses. Soudainement, je me sens triste. Une drôle de sensation que je ne définis pas m'envahit. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Encore tout à l'heure, je me sentais bien, en parfaite harmonie avec lui. Et me voilà ravagée par des émotions maussades. Mais d'où vient cette eau, ce sont des larmes qui coulent sur mes joues ? Sans savoir pourquoi, je pleure brisant en quelques secondes l'attraction charnelle qui nous unissait. En ouvrant ses paupières, il me trouve le visage inondé. Il souffle et marmonne que quelque chose s'est encore détraqué en moi. Je refuse de comprendre et j'ai surtout très peur de l'avoir déçu.
Au début de notre relation, très souvent il m'expliquait ce qu'il attendait de moi, ce qu'il avait à m'offrir et surtout les actes à ne pas commettre pendant nos relations intimes. Et je crois bien que briser son orgasme en était un. Je me maudis intérieurement d'être si conne et si émotive. Je reste plantée nue sur le siège, abandonnée. Je ne sais pas quoi faire pour réparer mon erreur. Il semblerait qu'agiter mon popotin ne soit plus une bonne idée pour le moment. Immobile, je reste muette attendant sa réaction.
Sans un regard vers moi, il a quitté la pièce et éteint la lumière en me laissant seule dans l'obscurité de la chambre qui me tient désormais compagnie. J'ai froid. Quelque chose en moi se serait bousillé ?
Après s'être absenté pour ne pas contempler ma défaillance, il revient en trimballant avec lui un foulard qu'il fait glisser entre ses pouces. Je n'ai pas besoin de plus d'explications pour deviner ses intentions. Téléguidée, je m'installe en travers sur le lit et relève mes bras au dessus de ma tête. Docile, je me laisse attacher les poignets à la structure métallique du lit et lâche prise.
Violemment, il claque la chair délicate de mes fesses avec une cravache en cuir. Les coups se répandent avec chaleur dans mes intestins. Il frappe à nouveau en prononçant des mots de sanction. Je sais qu'il me punit et il a raison, je l'ai bien mérité. A plat ventre sur le lit, il me prend de toutes ses forces, parvenant à me soutenir avec un seul bras. Son sexe me pénètre avec conviction et ses testicules viennent s'abattre sur ma vulve écarlate. Je me laisse entreprendre sans plus une pensée pour moi-même en bavant de plaisir sur l'oreiller. Je suis pantelante d'excitation et j'adore sa rudesse d'ours mal léché. Je sais ce qu'il a prévu dans son esprit d'obsédé sexuel et j'en frémis d'avance. Il ralentit sa cadence, il ne veut pas venir de suite. Il se retire et s'allonge sur le côté pour reprendre ses esprits quelques minutes. Il hume mes cheveux et susurre à mes oreilles son intention. Un frisson géant me parcourt, je capture sa bouche et l'embrasse avec avidité lui exprimant mon désir qu'il s'affaire à la chose interdite. De ses gros doigts, il s'enduit de mon humidité pour faciliter son introduction dans mon anus. Je soupire sous ce premier acte et lui signifie que j'en veux plus. Il s'exécute avec bienveillance préparant ainsi mon conduit à accueillir sa queue impatiente. Il n'oublie jamais de s'assurer que je sois trempée par son action et timidement il pointe son gland à l'entrée de mon orifice. Il pousse et attend qu'il soit accepté par mon corps. Je ressens cette force qui me possède et ce plaisir censuré me dévore physiquement. Ses va et vient commencent tout doux puis je sens son souffle chaud dans mon dos. Son fantasme est à son maximum, heureux de pouvoir le vivre. De me prendre ce qu'aucune femme n'a voulu lui donner. Il devient plus grossier et je comprends que sa jouissance est là. Je tortille des hanches et de façon audible maintenant, je crie en réponse à ses coups butoirs. Son extase parvenue, je sens son liquide se répandre en moi. Il reste encore quelques secondes à l'intérieur, comme pour savourer ce moment et me murmure qu'il adore me prendre ainsi. Je suis comblée, je sais que c'est sa manière à lui de me dire “je t'aime”. Je l'embrasse amoureusement et il laisse mes sentiments nous étreindre en se cajolant contre moi.
J'aime cette sensation quand il m'enlace, je me sens unique et désirable. Nos peaux en sueur se complètent et ses mains viennent écraser les miennes. J'apprécie cette façon singulière de lui appartenir. D'obtenir de lui ce que personne n'est autorisé à voir. Caché derrière sa façade autoritaire, je déchire sa carapace pour atteindre l'homme sans artifices.
Après avoir pris soin de me détacher, il m'indique la salle de bains et me prie de me laver car il a prévu d'autres plans pour moi. Je suis plus enjouée encore que d'habitude et j'imagine qu'il nous a réservé une chambre d'hôtel haut standing pour y passer un week-end romantique. Je m'invente une escapade en Italie ou en Provence, dans un palace avec terrasse où nous profiterions d'un déjeuner éblouis par un soleil brûlant. Nous consommerions notre passion dévorante sans limites et je me sentirai femme au grès de ses envies salaces. J'espère clandestinement qu'il s'agit de ce genre d'évasions nécessaires à la magie des couples qui durent. Pendant que je savonne mon corps sali par nos exploits, il m'indique de le rejoindre au laboratoire. Je coupe l'eau et me sèche l'esprit rêveur. J'enfile un kimono de geisha et me rends dans son atelier qu'il appelle laboratoire. Arrivée dans la pièce médicalisée, il me sourit et me montre la table de soins sur laquelle je m'allonge en lui demandant si nous pourrons nous promener sur les plages lors de notre voyage. Il ne répond pas à mon interrogation et me signifie qu'un composant de ma carte mère doit très certainement déconner car il ne m'a pas programmé pour ressentir toutes ces émotions. Il touche ma peau en silicone et soulève le capot placé entre mes omoplates pour accéder à mon système central. Je le sens sinuer entre mes câbles et j'ai si mal quand il appuie sur le bouton “reset”.