Déviance
elka
Chapitre 1 : Toi mon amie.
Je me retrouvais une fois de plus lâchement abandonnée par celui en qui j'avais cru depuis presque trois ans. A quarante-cinq ans, je faisais la rétrospective de mes dernières années toutes plus inachevées les unes que les autres, et je ne cessais de me demander en vain ce qui clochait avec moi. Je n'étais pourtant pas si mal que cela, enfin à mon goût, j'avais les cheveux longs ondulés châtains, un visage parfaitement asymétrique. Deux grands yeux verts légèrement maquillés, un teint doucement hâlé et une bouche que je me trouvais sensuelle et qui suscitait beaucoup de désir de la part de mes partenaires.
Malgré une excellente carrière dans la publicité, je me sentais comme une femme ébauchée dont le besoin maternelle n'avait pu être accomplis par faute d'avoir trouvé la personne qui aurai été capable d'assumer le rôle de parents avec moi.
Je finissais de me préparer car j'avais pris mon RTT pour pouvoir passer la journée avec Liliane, ma meilleure amie que je connaissais depuis la maternelle. Elle était ma source de joie, mon rayon de soleil quotidien, que les choses se passent bien ou mal dans notre vie, on se voyait quasiment tous les jours, et pour faire du sport en salle, et pour aller au cinéma, et pour faire les boutiques, toutes les occasions étaient bonnes pour qu'on ne se quitte pas plus de deux jours, sans compter bien évidement les heures interminables au téléphone.
Ma dernière relation c'était Liliane qui me l'avait présenté, c'était un collègue de boulot et c'était elle également qui m'avait prévenu qu'il se tapait sa secrétaire pendant qu'il me faisait croire à des dossiers en retards. Notre histoire avait anormalement bien démarré, il se disait fou amoureux de moi, il me proposait une vie comme je l'avais toujours espéré et nous avions tellement de projets qu'une vie entière n'aura pas suffi à les valider.
Liliane m'avait donc ramassé à la petite cuillère et s'était promise de ne plus jamais me présenter un homme atteint du chromosome salop, j'en arrivai à me demander si cela existait vraiment.
Comme d'habitude, j'arrivai à notre rendez-vous avec un quart d'heure de retard mais comme d'habitude, elle m'accueillit avec le plus beau sourire qu'elle pouvait m'offrir à chacune de nos retrouvailles.
Elle était magnifique, c'était une femme dynamique, toujours souriante, jamais un nuage gris ne traversait son regard bleu turquoise, elle avait les cheveux d'un noir si soutenu qu'on aurait cru à une coloration et pour accentuer cette beauté féline qui la caractérisait, elle avait la bouche d'Angélina Jolie…mais une Angélina sans son Brad Pitt, car Liliane était plutôt du genre à aimer le sexe identique. Elle avait su très tôt qu'elle était lesbienne donc pas de « coming out » à assumer, et ses parents étant de la génération Woodstock, la chose fut accepté comme une normalité de la vie.
On s'assit à la terrasse du bistrot, rituel quasi-hebdomadaire pour lister notre semaine et les problèmes rencontrés, en l'occurrence Liliane savait pour moi et Denis, donc aucun mal à lui expliquer en détail.
Elle rigolait à gorges déployer sur mes histoires aux accents dramaturges et me tendait toujours une petite phrase appropriée pour me remonter le moral, mais celle qu'elle pratiquait quotidiennement, comme une sorte de let motive …. « Voir le bien dans le mal ».
Je savais que de son côté ses histoires d'amours n'étaient pas plus stables que les miennes, femme de caractère, elle avait beaucoup de mal à se trouver quelqu'un suffisamment armé pour lui tenir tête, mais étrangement j'étais la seule personne qui pouvait la calmer ou lui faire lâcher prise dans ses moments d'obstinations. Elle s'en émerveillait souvent en me soulignant que c'était moi qui lui fallait pour lui combler sa vie, je dois avouer que même si je trouvais la déclaration flatteuse, l'idée même de me retrouver dans ses bras un câlin dans le creux de sa poitrine féminine me fit repousser la vision, comme quelque chose d'anormale de pas sain, impression surement dut au fait que je voyais en elle comme une sœur presque jumelle, puisque nous avions le même âge, mais bizarrement une petite voix intérieur me rappela, que nous n'étions pas de la même fratrie.
Chapitre 2 : La déclaration.
Cela faisait maintenant deux semaines que moi et Denis avions rompus et je n'arrivais toujours pas à remonter la pente, un peu comme si subitement tous mes échecs précédents remontaient à la surface et m'obligeaient à les vivre et les revivre encore une fois, sensation de punition dans ce karma déjà usée sentimentalement.
Je m'étais mise en arrêt maladie d'une part parce que je ne me sentais pas la force de faire semblant d'être heureuse et d'autre part parce que je savais que j'avais un risque de rencontrer Alexis un ami proche de Denis.
Je décidai d'aller me remettre dans le fond de mon lit, sous mes couettes protectrices en écoutant des musiques bien guimauve, lorsqu'on sonna à la porte. C'était Liliane, j'étais hyper surprise et hyper heureuse.
Je lui demandai ce qu'elle faisait là, et donc elle m'expliqua quand bonne copine qu'elle était, elle se devait d'être à mes côtés et que sa mission pour la semaine était de me remonter le moral et de faire en sorte que le bout de mon nez reverrai le monde extérieur d'ici le week-end. Elle avait pris elle aussi, une semaine de repos, quelques jours à me consacrer pleinement…elle était donc venue avec son vanity et ses valises, car elle avait également prévu un week-end dans sa maison de campagne familiale en Normandie.
Il semblerait que son apostolat faisait ses preuves car en moins de temps qu'il le faut pour le dire, je me retrouvais dans la cuisine à préparer de la pâte à crêpes sur fond de Joe Cocker.
Je la regardais danser et raconter les anecdotes salaces de son bureau, elle me faisait rire aux larmes, qu'elle était belle dans son jeans moulant taille basse laissant entrapercevoir le piercing au nombril, son petit haut en voile bleu ciel se mariait parfaitement avec l'étincellement de son regard, je ne pouvais m'empêcher de me dire que cela était un beau gâchis pour la gente masculine, qui jamais ne pourront découvrir les richesses de son corps et la fortune de son esprit.
Après avoir fini ma douzaine de crêpes, que j'avais réussi à protéger de la main de ma goulue de copine, nous nous installions sur la terrasse ou je disposais galettes, sucre, confitures et une bonne bouteille de cidre frais.
Nous commencions ainsi nos récits pauvres en amours et à tour de rôle on se remémora nos histoires les plus pitoyables ce qui nous emmena dans des éclats de rires larmoyants.
Soudainement le visage de Liliane se fit plus grave, comme si elle avait l'intention de m'avouer quelque chose d'inavouable, elle d'ordinaire si désinvolte prenait une attitude que je ne lui connaissais pas, dont je n'aurai même pas supposé qu'elle pouvait adopter.
Je m'inquiétais de ce qu'elle allait oser me dire, allait-elle me parler de son départ tant désiré dans le sud de la France, allait-elle me dire qu'elle voulait mettre de la distance entre nous parce qu'elle avait trouvé le grand amour, allait-elle me dire qu'elle avait enfin trouvé le moyen de tomber enceinte afin de satisfaire son horloge biologique ou pire allait-elle me dire qu'elle avait de graves problèmes de santé…Tant de questions qui se bousculaient dans ma tête et pas une seule explication, après l'avoir longuement supplié de se confier, Liliane déballa enfin son explication fasse à ce silence si sourd.
Liliane m'avoua que si après toutes ces années elle n'avait pas trouvé l'amour de sa vie, que si malgré toutes les tentatives désespérées elle n'avait toujours pas réussi à se poser ou n'avait pas eu l'envie de se poser, c'était parce qu'elle était follement amoureuse d'une personne qui ne la voyait pas malgré toutes ses efforts pour exister dans la vie de celle-ci…et cette personne c'était moi.
Liliane venait de faire l'effet d'une bombe au beau milieu de ma crêpe partie, elle me fit la plus belle des déclarations d'amour qu'aucun homme n'avait réussi ou n'avait jugé utile de me faire, mon amie de toujours venait de m'avouer que pour elle, il n'y en avait qu'une et qu'il n'y en aurait toujours qu'une et c'était moi, Patricia.
Je restai figé à la regarder, plus un mot ne pouvait s'échapper de ma bouche, pas même l'ombre d'un son, mais étrangement je ne me sentais pas l'envie de lui renvoyer négativement sa déclaration.
Chapitre 3 : Le week-end.
Nous réussissions malgré la quantité de nos valises à tout tasser dans le coffre qui ne demandait qu'à s'ouvrir et se libérer de ce gavage.
Et en voiture, direction la Normandie et son climat tempéré, ou seule la compagnie des vaches et de l'océan nous attendaient.
On se repassait les vieux tubes des années 80 en chantant aussi faut l'une que l'autre, nous n'avions pas reparlé du sujet émis lors de notre gustation de crêpes mais je sentais comme l'envie irrésistible de ne pas la décevoir, je me sentais tellement aimé et admiré par elle que je me retrouvais comme à l'âge de mon adolescence ou je plaisais tant.
Le trajet fut quasi direct, on ne voulait pas arriver trop tard et rater le coucher du soleil. Elle avait une belle ferme normande du côté de Granville, ville thermale de la Manche.
On se précipita telles deux gamines, au bord de l'océan qui était en pleine monté, et nous nous retrouvions à barboter dans les vagues tout en s'éclaboussant et rigolant, plus rien n'y personne n'existaient, nos problèmes de la vie courante, nos déboires amoureux, nos obligations professionnels, nos contraintes quotidiennes, toutes ces choses qui font de la vie un enchevêtrement de stress et d'angoisse étaient loin derrière nous, nous savions que nous n'avions que deux jours de libertés conditionnelles à notre vie surchargée mais nous étions parties pour en profiter au maximum.
Arrivé à la maison, on déposa valises et sacs, et pendant que je faisais le tour de la maison pour voir ce que nous pourrions récupérer pour se nourrir le temps d'une soirée, Liliane décida, malgré la température agréable de faire un feu de cheminée, pop-corn et guimauve fondu au feu de bois devenaient ainsi notre festin.
Nous décidèrent de nous couper totalement du monde durant ce week-end de détente, c'est pourquoi nous avions coupés les téléphones, et débranchés la télévision, seul le tourne disque datant d'une erre ancienne nous jouait des morceaux lancinant de Georges Mikaël.
Nous avions installé les matelas à même le sol, devant la cheminée, et c'est ainsi que nous nous vautrâmes telles deux gamines en pleine "pyjama-party". Alors que j'étais en pleine introspective de mon enfance, je vis Liliane me regarder avec tout l'amour que l'on pouvait avoir dans le cœur, je me sentis frissonner, je ne savais pas pourquoi je ressentais un tel sentiment à la fois si rassurant et en même déroutant…était-il possible, que moi Patricia la grande hétéro puisse éprouver un quelconque sentiment envers une femme, il est vrai qu'aussi loin que je me rappelle, que nous ne nous étions jamais engueulées, jamais de grandes divergences d'opinions, jamais de désaccord sur la moindre décision prise en commun…était-ce cela le vrai amour, celui qui vous fait vous sentir vous-même sans se soucier de savoir qu'elle opinion pourra avoir l'autre de vous, car je savais que son opinion était mienne, on se ressemblait tellement, on se devinait tellement, on se comprenait tellement, qu'il devenait évident que Liliane puisse être le grand amour de ma vie.
Liliane avait dut comprendre mes pensées car sans même l'avoir convié à le faire elle s'approcha de moi et très lentement déposa ses lèvres sur les miennes. Je me mis à frissonner mais curieusement à ressentir un petit quelque chose qui me donnait envie de lui dire « encore Liliane ! ».
Le bois crépitait dans la cheminée, la pièce n'était éclairée que par la clarté de l'incandescence des flammes, nos corps nus étendus sur la couverture, elle-même posée sur les matelas…que sa peau était belle et douce, elle sentait le lait de toilette à la framboise qui lui donnait un air de sucrerie… Ses mains commençaient à m'effleurer et à chaque caresse déposée sur ma peau fraichement épilé, le contact de la paume de sa main déclenchait des décharges en réponse, je sentais l'humidité de mon sexe s'accentuer, ses mains continuant de me parcourir le corps je me mis à mon tour à la caressé, sa peau s'offrant à moi, chaque parcelle de sa pigmentation se donnant à l'empreinte digitale de mes mains.
Nos corps s'entrelaçaient de caresses et de baisers chauds et humides, nos langues se cherchant mutuellement nos zones érogènes, passage délicat de sa langue sur le bout durci de mes seins, je gémissais plus de désir que de plaisir, je voulais que ses mains et sa bouche me dévorent, je me sentais l'envie d'être sensuellement imprégné de ses ondulations gestuelles, son visage alla se placer entre mes jambes, elle me murmura à demi-mot « tu as envie ? »…je ne peux refuser cette invitation au plaisir tant mon sexe était en haleine. Elle me frôla délicatement la vulve avec sa langue, l'humidité de mon sexe se mélangeant à la salive de sa bouche si pulpeuse, elle titilla mon clitoris avec le bout de son idiome et se mit également à l'aspirer doucement…Ô délice suprême, je sentais l'orgasme me monter jusque dans la tête, telle un rythme africain mon cœur battait dans l'essence de mon vagin.
Jeux de mains, jeux de doigts entre elle et moi, c'était à celle qui donnerait le plus de plaisir à l'autre, parfois la laissant me caresser, parfois me caressant en la regardant, nous lâchions toutes nos barrières et retenues, elle m'initia au délice du plaisir homosexuel, et je m'offrit à elle telle une vierge s'offrant aux sacrifices.
Le plaisir était à son zénith alors je savais que le moment était venu de lui offrir à mon tour quelques jouissances…Je la caressai goulument, je la goutai dans son intimité, elle aussi parfumé à la framboise, ma langue n'était plus sous contrôle, elle se déchainait en jouant avec sa fleur du jardin des délices, petite perle rose roulant et se durcissant sous mon muscle buccal, puis je la pénétrai avec mes doigts tout en continuant à jouer avec son petit capuchon. La fougue prit le dessus et l'une face à l'autre, nous nous caressâmes la mouille à l'extrême et dans une valse torride nos corps s'abandonnèrent à jouir à l'unisson.
ElKa.
Je suis obligée de relever les fautes moi aussi, mais j'ai beaucoup aimé !
· Il y a plus de 9 ans ·L'emploi de la première personne, sans doute jugé audacieux pour ce type de texte, lui apporte beaucoup.
lingenue
Merci pour votre remarque, oui en effet c'était un de mes premiers textes je n'ai pas voulu le relire, car je n'aime pas me relire, mais j'aurai du au moins pour la correction...et je vous remercie pour le compliment. Amicalement. ElKa
· Il y a plus de 9 ans ·elka
Pas mal du tout. J'aime bien.
· Il y a plus de 9 ans ·(attention à la relecture, il y a trop de fautes évitables...)
;-)
wen
Je te remercie...pourtant je filtre avec le correcteur internet mais je sais pas si parfois il n'y a pas des oublies, mais je te remercie du conseil, je vais être plus vigilantes avec les nouveaux textes... et merci beaucoup encore pour tout a toi Wen, la vie est vraiment faite d'étranges rencontres... tout est écrit surement!!
· Il y a plus de 9 ans ·elka
Ce sont des fautes d'accord ou de conjugaison, le correcteur automatique ne les relèvera pas.
· Il y a plus de 9 ans ·Et sinon, juste un mot de plus parce que je ne peux pas laisser passer l'évocation de Granville que je connais (très) bien, le jardin du musée Christian Dior, la promenade du plat Gousset... Que de souvenirs !
wen
Hé oui c'est as très loin de chez moi, d'où la citation de cette ville... Ok , pour les fautes, connais-tu un système de correction globale? et merci beaucoup pour tous tes conseils.
· Il y a plus de 9 ans ·elka
C'est Pas très loin...faute de frappe...dsl tu vas pensé que je le fais exprès..^^
· Il y a plus de 9 ans ·elka
:-)
· Il y a plus de 9 ans ·wen
Et non, pas de système de correction automatique parfait. Il n'y a que la relecture par toi-même ou quelqu'un d'autre...
· Il y a plus de 9 ans ·wen
ok..donc je vais devoir cohabiter avec la patience...grrr
· Il y a plus de 9 ans ·elka