Pourquoi j'aime les hommes
divina-bonitas
En réponse à ceux qui penseraient que je suis une féministe sans nuances, une cougarde énervée extrémiste et brutale.
J'ai aimé Sébastien pour son humour, ses yeux verts, sa façon de me courir après dans les dunes bretonnes, son intelligence vive et son sens de la répartie, son éclectisme, en premier pour l'odeur de son cartable en cuir mouillé quand il me prenait la main dans les allées du conservatoire avant d'essayer de m'embrasser très adroitement, de façon impromptue alors que j'étais en train de parler de n'importe quoi.
J'ai aimé Bruno, qui m'écrivait des poèmes tous les jours, pour me dire que j'étais une fille formidable, belle, une Barbara, j'ai aimé sa douceur, ses yeux de chat teintés de mélancolie, j'ai tellement aimé sa blouse de peintre que je la lui ai piquée.
J'ai aimé Stéphane, mon motard, archéologue, adepte des fouilles curieuses, créatif, tendre et vigoureux, sa spontanéité, sa sensibilité, sa fraicheur et son sourire, le fait qu'il continue à me souhaiter mon anniversaire.
J'ai aimé Keyvan, mon prince arabe, mystérieux, mon pilier de rugby, musicien, polyglote, celui qui ivre mort, me récitait à genoux dans la neige Lord Byron dans le texte. Je l'aimais même quand il me disait que j'étais intellectuellement nulle, d'abord parce que c'était vrai mais surtout parce que je l'aimais.
J'ai aimé Pascal, parce qu'il savait qui j'étais, que je n'avais jamais besoin de lui expliquer quoique ce soit, j'ai aimé son humour, son instinct, son intelligence extême, sa sensibilité à fleur de peau, son immense respect de moi et des femmes.
J'en ai aimé d'autres en secret qui n'en savent toujours rien.
Je me souviens de la peau et de l'odeur de chacun, plus celles de tous mes autres petits amours, tout est imprimé au fond de mon cerveau reptilien.
Chacun m'a laissé une trace, une empreinte, que notre amour ait duré une heure ou des années.
Chacun m'a donné de l'amour et je m'en souviens. Une part d'eux est en moi à jamais.
Et ça fait 20 ans que j'en aime un autre, pour des raisons mystérieuses, une alchimie curieuse, parce que l'amour ça ne s'explique pas, parce que c'est mon mari, que je ne dirai pas tout!
Rassurés messieurs?
j'aime énormément ton texte, je l'ai lu d'une traite et il est très bien écrit, de façon intelligente, sans tomber dans le clivage sexiste. enfin, à mon avis de lectrice.... merci d'avoir écrit cela....
· Il y a plus de 12 ans ·bleuterre
Merci Eaven. J'ai dû lire Proust! Je crois que j'ai eu une note affreuse au Bac, parce que j'avais dû laisser filtrer dans mon commentaire composé, que je n'adhérais pas au tempérament de Caliméro mélancolique n'ayant pas coupé le cordon avec sa Môman de l'auteur. Comme d'habitude, même en essayant de tenir ma langue et ma plume, je n'arrive pas à ne pas faire passer le fond de ma pensée. Ce qui me laisse de l'espoir, c'est de savoir que Zola n'a pas eu le Bac!!!
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas
Ben, Sophie ça prouve qu'on peut savoir écrire sans être Proust ou en ayant eu du mal à le lire ou en l'ayant pas lu du tout :)
· Il y a plus de 12 ans ·eaven
Réconfortant rocking18. Rockeur? De musique et de roi?
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas
Merci Eaven, j'espère ne pas vous décevoir. Je ne sais pas si je sais écrire, après tout, j'ai eu 7 au Bac. Proust et moi ne sommes pas copains.
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas
Moi aussi je suis enthousiasmée par ce très beau texte et quelqu'un qui sait écrire ça est un être certainement intelligent et délicat. Pardon de ce jugement intempestif. Je trouve ce texte radieux ! Et qu'est-ce qu'on est bien dedans ! Je ne rate plus de texte de Sophie à partir de dorénavant !
· Il y a plus de 12 ans ·eaven
Je n'ai pas vécu ce texte comme une justification, même si sa phrase introductive pouvait le laisser penser. Je suis une joueuse d'échecs. Non, je me suis dit qu'un peu de douceur me ferait du bien à moi aussi. Il y a bien longtemps que j'écris des textes sur l'amour que je porte à ces messieurs. La première fois j'avais 12 ans. Mon amoureux voulait me prêter son journal secret où il disait ses sentiments, en échange de lire le mien. Je dis bien sûr, n'avais rien écrit, mentis ravie, écrivis toute la nuit. Je ne crois pas que ce soit triste que ce texte ait plus de succès que celui défendant la cause des femmes. Je crois simplement que d'une façon générale, on n'attire pas les mouches avec du vinaigre, que lire du positif est moins pénible pour beaucoup, que parfois, ça fait aussi du bien de le dire. Maintenant, chaque pièce a deux faces...
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas
Merci Alice, merci aux autres qui m'ont laissé d'aimables commentaires. Merci à ceux qui m'ont aimée. Je vais peut-être me lancer dans la littérature amoureuse, parce que j'ai eu la chance de rencontrer des hommes formidables, mais certains souvenirs sont-ils racontables? Avouables? Stef voudrait reprendre quelques litres...qui sait? Demain peut-être? En même temps, avec mon hypermnésie, serait-ce un challenge?
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas
J'adore ce texte. Coup de coeur pour moi :)
· Il y a plus de 12 ans ·Alice Neixen
Tu te moques?
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas
Ben c'est un bel hommage, et c'est vrai que ces pépites parfois si loin enfouies, dessinent quelque part de très beaux paysages
· Il y a plus de 12 ans ·lg0
Je savais bien qu'il fallait que je rectifie le tir! Le truc, c'est que ce sont sans doute les femmes qui ont le moins la "tête dans le guidon" qui en parlent le plus aisément. Les autres, m'étonnerait qu'elle aient le temps pour écrire, entre l'aspirateur, les couches...!!! Je propose une journée de l'homme fériée, qu'ils pourraient passer seuls avec leurs femmes (sans enfants, famille, ménage, travail...)
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas