Préambule

Il y a les omissions. Celles que j'ai voulues par pudeur, par peur de blesser ou parce que, même si je me suis promis de me mettre à nu, je ne suis pas prêt à tout écrire.

Il y a les oublis d'ordre technique. Pour ne pas alourdir mes saynètes, pour les rendre plus attrayantes ou pour conserver ma trame, j'ai dû quelquefois procéder à des choix. Ce n'est pas très important, l'essentiel étant de préserver la cohérence et l'intérêt du lecteur.

Il y a les arrangements. Tout ce que vous lirez est-il véridique ? J'ai simplement procédé à quelques remaniements. Je me suis parfois approprié quelques aventures. La mémoire peut se jouer des tours et elle a de temps à autre souhaité s'approprier des tribulations qui ne sont pas miennes à l'origine. Elle recolle souvent le passé comme ça l'arrange ou au gré de ses fantasmes. Je vous laisse le libre arbitre mais croyez bien qu'il serait facile et hasardeux de me faire procès pour ce qu'au final, je ne considère et ne doit être considéré,  cela va sans dire, que comme une pure fiction.

J'ai pu aussi forcer le trait dans le but de faire sourire, de provoquer ou de faire pleurer dans les chaumières.

Il ne s'agit donc pas d'une autobiographie.

Je n'ai au final procédé qu'à un modeste travail d'écriture, je n'ose dire d'écrivain. Le but premier n'était pas que je sois lu. Un jour, j'ai simplement posé quelques mots sur le papier. Ils se sont enchaînés, je me suis déchaîné. J'ai eu alors la très immodeste envie de partager.