Prochain arrêt

cerise-david

Suite du "Revers de la médaille" by Bryan Verdesi

Nous voilà assis à nouveau, face à face. Je le laisse dans ses pensées d’homme désarçonné. Il doit me prendre pour une de ces croqueuses d’hommes. S’il savait combien je suis seule et lasse de jouer au chat et à la souris. Il est tellement différent des hommes que je côtoie. Il est mystérieux avec son air mal réveillé. Il a la repartie dont j’ai besoin pour me sentir humaine. C’est vrai depuis que je suis née, tout a été si parfait, à croire que les femmes au regard azur et aux cheveux d’ébène sont toutes destinés à la principauté… mais c’est si lassant de tout voir en or et argent.

Il est là, gêné. Je le suis beaucoup plus que lui, je ne suis pas cette garce que les hommes affectionnent. A vrai dire c’est plus facile ainsi. On ne s’attache pas, on n’est pas attaché non plus. On ne se brise pas le cœur sur des pics de glace car on embroche la première les artichauts. On ne se fatigue pas à décortiquer des signes qui seraient évident mais qui disparaissent derrière le voile niais de l’amour. Et on n’est pas déçue d’être quitté pour plus vraie que nous. Être belle, charmante, caractérielle, forte c’est toujours payer le prix fort. Toujours. Je préfère en être consciente c’est tout. Mais lui… lui ignore que son charme se cache derrière ses joues mal rasées, son air blasé et ce regard si... Si triste. Moi les âmes vagabondes m’ont toujours emmerdées. Ce n’est pas compatible avec ma raideur et mon emploi du temps. Pourtant là, je suis prête à faire une entorse à mon règlement. Juste pour voir. La tronche de mes parents, celles des autres pétasses du 11e et celle des gens. Je me dis que sortir avec un mec « normal », parce que faut pas croire que la normalité squatte les moulures des lofts, ça m’aiderait sans doute à reprendre pied. Marre des doses qu’il faut prendre pour tenir un sourire, marre des salades qu’il faut ingurgiter pour présenter, marre des talons et robes qui tirent sur mon corps pour l’allonger. J’aimerais sortir en jogging dans la rue juste une fois et disparaitre dans la masse. Je me demande où il habite, dans quoi il roule. Moi je peux prendre le métro sans me faire emmerder, insulté, agressé. Parce que je suis ce que je suis les gens me dénigrent par envie. Envie de porter mon fardeau pensant au cadeau des dieux. Les dieux sont jaloux, ils n’offrent jamais rien qu’on ne finit par payer.

Il me regarde encore, j’ai pas été très classe avec lui… jouer avec ses nerfs et le laisser emmêler comme une pelote…

Putain qu’est-ce que j’ai envie de la baiser maintenant. Et puis, je dois avoir l’air bien con. En même temps, çà aurait bien été la première fois que j’aurais gagné au loto. Les mecs de seconde zone ne se tapent pas les mannequins de Coco. Elle est là, et j’ai son odeur qui me nargue, comme un parfum d’été, qu’on n’oublie pas. Une note sucrée sur la langue. J’ai mal aux couilles à force de me repasser ses images en boucle. Elle va finir par me prendre pour un pervers si je continue de la mater comme çà. Je me demande bien si elle vit à Paris. Je ne suis pas le genre de mec qu’elle doit fréquenter. Et si je l’invite au resto. Sois pas con pauvre abruti. T’as eu ta chance. T’aurais pas dû la laisser se rasseoir. T’aurais dû la tirer dans ces chiottes. Mais c’est trop glauque pour une meuf comme elle. Je n’aurais pas dû boire autant hier soir. Y’a un tas de choses que j’aurais dû et tout autant que je devrais éviter à l’avenir. Les femmes fatales, parce que c’est mortel. Les soirées arrosés parce que c’est puant, et les trains. Ouais. En clair, faudrait que je change de vie. J’en ai ras le cul de sortir à Marseille, de bosser à Paris, de vivre dans une valise, de dormir dans un hôtel… et elle, c’est quoi sa vie ?

Les gens se réveillent doucement. Les tunnels succèdent aux prairies. Il pleut à Paris et le contrôleur indique 7°C. Le voyage prend fin, et ce goût amer entre mes lèvres. Elle rassemble ses affaires, échange un regard avant de se lever pour attraper ses bagages. Elle pose une main sur le dossier de mon siège et tend l’autre vers sa valise trop haute… sa robe remonte doucement, dans un bruissement sur ses cuisses… je me perds à nouveau dans les plis de dentelle. Ces arrondis fleuris aussi sombre que mes envies. Elle farfouille un instant et retombe sur ses talons. Au passage, elle me tend mon manteau.

-          C’est un bel imper. Je pense que vous en aurez besoin. Le soleil de Marseille ne nous a pas suivi.

J’hoche la tête. Je l’imagine se baignant nue dans la piscine de l’hôtel. J’imagine sa bouche se refermer sur la paille d’un mojito, puis sur mon sexe tendu entre ses lèvres. Je déglutis. Putain faut que j’arrête. Je la suis jusqu’à la porte du TGV. Et elle disparait dans la foule sur le quai. Pas même un regard…

Je déambule jusqu’à la sortie de la gare. J’ai la dalle. Il est 16h et Paris résonne de klaxons et d’injures. Je m’engouffre dans un bar-brasserie et commande un parisien et un demi. Faut encore prendre le métro à Bercy et remonter la ligne 6 jusqu’à Sèvres Lecourbe, pour repasser au bureau prendre les dossiers de cette semaine. J’engloutis le demi et emporte mon sandwich. Dehors les roumains font la manche et un vieux joue du violon. Il me rappelle le vieux ronchon du train. Je glisse ma main pour lui jeter une pièce, quand mes doigts rencontrent un bout de carton plus gros qu’un ticket de métro…

C’est une carte de visite. Y’a un horaire griffonné… au crayon noir… 19h. C’est la carte d’une brasserie dans le 9e. Je tape le nom dans mon téléphone « Le pile ou face » et Siri me fait la morale car fréquenter Pigalle n’est vraiment pas « élégant ». Il me fera toujours rire ce con. Je lui réponds que ça tombe bien j’ai envie de baiser.

-          Je préfère me taire plutôt que de répondre à vos grossièretés. Voulez-vous que je vous appelle un taxi ?

-          Trouve-moi plutôt un hôtel, j’ai besoin d’une douche… et de me branler. J’ai pas encore décidé sur quel bar je vais m’accouder…

  • Je n'aime pas! c'est trop dilué et tout cela reste un peu "pudibond" enfin ce n'est que mon point de vue mais moi même je ne suis pas ni un grand amateur du genre ni un spécialiste de l'écriture érotique ou porno, c'est un art difficile. merci quand même et je reviendrais sur ta page pour voire autre chose. A bientôt;

    amisdesmots

    · Il y a presque 11 ans ·
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    amisdesmots

  • T inquiète je suis sur deux récits en même temps mais j'avance :)

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Bryan V

  • Patience, patience j'ai commencé la suite ;)

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Bryan V

  • Belle partie carrée, heu! je voulais dire partie à deux mais je mélange, ont vous suis, chacun de votre coté, c'est tout bon, ça!!!! Encore pas arrivé en gare, je crois? A moins que l'hôtel du Nord attends la partie chaude!

    · Il y a presque 11 ans ·
    Moi

    Yvette Dujardin

  • Mathieu l'a lu, il aime aussi toujours. Non Cerise moi j'aime beaucoup cette partie, t'as donné un peu plus de reliefs aux personnages, en plus là ils sont pratiquement pas ensemble ce qui fait languir le lecteur. Moi je te dis on est bon pour faire un truc à la "Dawson" ou il leur faut 6 saisons pour coucher ensemble ;) Et j'ai une idée pour le prochain et même pour la fin si tu me laisses tuer le bébé que t'as mis au monde.

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Bryan V

  • Désolé, c'est pour le "KEiten"... rires. non, vraiment j'avais pas fait gaffe surtout que je l'ai écris correctement partout. J'ai relu, c'est un peu plat tout de même... j'espère qu'on aura plus de spectacles avec Pigalle. après ta la solution d'écrire le côté "pile" du scénar... et moi de reprendre derrière. Choisi bien...

    Merci Sweety de suivre ! Mathieu n'est pas encore apparu... je pensais qu'il serait friand de lire la suite...

    · Il y a presque 11 ans ·
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    cerise-david

  • ben fort bien sympathique cette petite suite!
    ...
    hate qu'ils se revoient

    · Il y a presque 11 ans ·
    Suicideblonde dita von teese l 1 195

    Sweety

  • Ah sympas de ta part, tu me l'as amené dans un bar! enfin donné rdv dans un bar. OK je vais réfléchir à une suite mais avant ça je finis mon prochain Journal de bar. Mais ouais là je devrais pouvoir en faire quelque chose d'intéressant. C'est marrant que t'ai été dans la tête de la fille parce que c'est un truc que j'ai aussi hésité à faire pour l'entier de "revers de la médaille". En tout cas toujours aussi sympas de te lire, à tout bientôt pour la suite!
    Par contre autant dans "Kaiten sushi" t'avais masturbé mon énorme égo avec la référence autant là tu l'as profondément blessé avec le "i" à mon prénom... ;)

    · Il y a presque 11 ans ·
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    Bryan V

  • La suite improbable de Kaiten sushi et le revers de la médaille... à ton tour. J'ai choisi un quartier qui pourra t'inspirer et je t'ai laisser le choix des professions. Fais toi plaisir, c'est çà le plus important. et prends ton temps, plus c'est long plus c'est bon...

    Pour ceux qui arrivent le début et ici, après faut suivre les liens et faire un tour chez Bryan verdesi :

    · Il y a presque 11 ans ·
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    cerise-david

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