Le dernier jour du reste de ma vie.

C'était un jour comme un autre, en rien différent de la veille et certainement identique au suivant, s'il y en avait eu un. Putain ! C'était le dernier jour de ma vie, alors, et, comme d'hab, on ne m'avait rien dit. Pourquoi sont-ce, les personnes les plus concernées qui sont-ce les dernières informées ? Je vous somme-ce de me le dire ! Merde à la fin ! Si on m'avait prévenu un peu avant, j'aurais utilisé mon temps restant, différemment, merde encore ! Je ne sais pas trop ce que j'aurais pu faire, au juste, pour passer pour un Juste, mais j'aurais pu y réfléchir au moins. Tiens, essayer de tuer Lepen, par exemple, cela n'aurait pas réglé le problème, certes, mais cela m'aurait fait un dernier plaisir. Maintenant, il faut un peu de préparation pour commettre l'assassinat d'une sale personne qui doit être protégée par des gorilles fascistes tatoués à la croix gammée et parfumés à la haine fraîche. Il aurait fallu que je sois prévenu, au moins, un mois plus tôt, au plus un an. Bon, c'était râpé ! Il fallait réduire mes ambitions… que faire plus modestement ?

Me réconcilier avec mon meilleur ami. Brouillés depuis vingt ans pour une broutille. Je lui avais piqué la femme de sa vie, oui j'avoue ! Mais il n'y a pas là, matière à fouetter un chat, quand même… pauvre bête !

Dire à ma mère que je l'aimais ! Trop tard, elle était morte depuis vingt ans aussi, pas grave, je lui dirai en personne quand j'y serai, cela lui fera davantage plaisir qu'une bafouille jetée négligemment sur sa tombe à l'abandon depuis vingt ans. Donc que faire d'autre encore ?

Et là je compte un peu sur vous pour me le suggérer, car je suis sec comme une serpillère dans la lessive saint Marc (et hop 200 € dans le petit goret !)

Je vous écoute… je suis tout ouïe, grande ouverte et béante (l'ouïe, pas moi. What did you expect ?)