Que le rideau se lève !

Laurence Malabat

 L'homme à queue de pie s'étant tu, le brigadier annonce le début du spectacle.

Une douce chaleur m'enveloppe, j'ôte alors, avec volupté, chaque étoffe de mon être,



Je joue ma dernière représentation. Ce sera son grand soir, « ô mon romeo ».

Et j'acclame haut et fort selon l'oraison de Molière :

« Mon aimé, Sens-tu ton âme atteindre mes entrailles ? »

Pour les plus érudits : « Chéri, apprête-toi à grimper au rideau.»


Romeo m'avertit dignement, qu'il n'avait que des stores.

Il n'était visiblement pas homme de scène, mon mentor.

Il me proposa avec tract toute sorte de draperies afin de couvrir ma peau

Mais honnêtement, La comédia del arte, j'ai assez donné ! Je refusais pronto

Me prit-il alors pour une gourgandine ?

Même pas !

Et bien soit,

Je le fis voler d'un geste sûr et il s'affala goulûment sur la couche,

Faute de rideau nous userons la moustiquaire.

Et effectivement, comme au spectacle, lorsque le ciel de lit se referme,

C'est à ce moment-là que le personnage se dévoile.

Il jouait un one man show de bas étage l'abruti.

Acte 1 scene 1 : ai-je livré mon ultime tragédie ou une sempiternelle comédie ?

Moi

Signaler ce texte