Quitter les instants éveillés

rechab



Il faudrait que le rêve me poursuive
jusque dans mes instants éveillés,
           et se fasse réalité

je quitterai terre
- comme l'on dit -
par la pointe des pieds

et il n'y aurait plus de pesanteur,
    ni de sens où le corps
doit se soumettre

je laisserai filer
entre mes doigts
les flocons blancs

comme si j'étais
au coeur de la rivière,
frôlé par les poissons .

-    Au centre de l'hiver
je n'aurai pas froid,
et détournerai le vent.

Je caresserai, des arbres,
leur fourrure,          ferai chanter
                               mille rivières

Le silence encombré
des nuits sans lune,
serait peuplé de bruissements doux .

Avec tout ça      je reviendrais parfois
voir comment la terre se débrouille,
    même sous les tropiques,

                 comment les autoroutes
s'enfuient, en se faisant
des noeuds

comme la fumée des usines,
se déroule en rubans
au-dessus des villes.

-   Mais sitôt revenu,
ne voila-t-il pas que le rêve
perd de ses couleurs

Que le sol me happe,
et ----         au sens propre
          me voila revenu sur terre

englué comme les autres,
dans un paysage triste
que rien n'enjolive .

         Il faut se débattre
pour espérer respirer
et vivre le jour

en attendant le suivant
les paupières closes,
comme en mendiant l'aumône

( ou alors, avec quelque chance,
          retrouver le songe
qui m'emporte loin d'ici. )


-

RC

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