Réflexion

dechainons-nous

Glacis d'étain

Maitre à penser qui réfléchit, et renvoie tout sans concession avec une précision chirurgicale.

Les reflets de la lumière s'irisent sur ton pourtour, inaltérable, toute la profondeur de ta réflexion prend naissance dans ta platitude.

Plus puissant que le blanc qui rassemble toute les fréquences chromatiques, plus sublime que le noir qui absorbe toutes les nuances de l'arc en ciel. Tu te pares d'un fond de tain qui satine ton naturel. Au fil du temps tu transformes l'image de nos pairs en puisant dans leurs eaux de jouvence.

Les yeux sont le miroir du cœur mais tu restes un palais de glace, labyrinthe envoutant pour Narcisse qui se perd au­ delà de l'onde de surface.
Miroir, ô mon beau miroir, ouvre ta coquille et laisse moi pénétrer dans mon âme pour jouer avec les reflets de mes larmes, que les alouettes viennent se nourrir du sel amer des perles ancrées dans mes chairs.

Tu renvoies toute la lumière, mais le soir venu tu absorbes les ténèbres et te réveilles l'instant d'un éclair. Tu diffuses la lueur chancelante des chandelles jusqu'à ce que ton rêve se brise de mille morceaux. Scissiparité minérale, chaque atome se croche à l'éclat corpusculaire de la rivière d'argent.

Gorgone qui rit de se voir si belle en ce miroir de bronze, reste médusée dans le sillage de Persée. Miroir magique qui engendre le cheval ailé et le transforme en constellation.
Orphée qui passe de l'autre côté du miroir, dans le marais de Jean Cocteau et arrache la belle aux pays des songes.

Miroir mon beau miroir, n'ai je donc tant vécu que pour voir mon âme s'en aller au vent mauvais.

Lcm

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