Regarde-moi !

Hey regarde moi !

Ne te détourne pas !

Décalque moi ton assurance

Sur le réceptacle de mes transes

Transmets moi ton courage

Et ta rage sur mes pages

Pour que mon image se fixe

Au delà d'un fix

Et que le miroir me faxe

L'essence de mes tripes

Moi j'ai dans le larynx

Des éclats d'une bombe

Qui meurtrissent mes phonèmes

Quand les miens succombent

Ici on crève

A coup de factures

Ici on se croise

Et on se ligature

On est tous aphones

Face à ces pantins du capital

Qui transmettent leur cigüe

Comme des sangsues

A travers leurs taxes léthales

Mais qu'est ce qu'on peut faire

A part s'immoler la chair?

En carence de charisme

Je m'étrangle encore

Sans savoir leur dire qu'ils ont tort

Et pourtant ouais il se tordent nos corps

Quand on se couvre d'hématomes

Mate nos patrons-matons

Tenir à la gorge nos emplois

On est de la chair à bifton

Qui face à tous ses cons

Ne se rebiffe pas

A quand une reconquête de l'espace public?

A quand la tête des p'tits chefs sur des piques?

A quand l'annulation de la dette illégitime?

A quand la fin de leur règne et un peu d'humanisme?

Bientôt.

Quand on biaisera leur trajectoire.

Et qu'on retrouvera la mémoire

Mémoire de nos luttes dans nos quartiers

Mémoire de leurs chutes pour notre liberté

Faudrait peut être prendre conscience

Qu'on mérite mieux que ce silence

Mais si mes sens sont anesthésiés

C'est pas par manque de volonté

Y'a juste ce couteau planté dans mon échine

Putain d'époque qui shoote pour qu'on s'résigne

Mais dépose pas les armes

Quand nos larmes nous décomposent

J'ai besoin de ta force et de ton charme

Pour voir fleurir de nouvelles roses

Mais pas celle d'Hollande,

Je préfère quelques baisers

A des espoirs qui se fendent

Sous leur parfums empoisonnés

Ici c'est encore l'hiver

Et je vis grâce au vice de mes frères

En manque d'air je suffoque

Comme ceux qui vivent du RSA ou des alloc'

Mais l'temps n'est plus au découragement

A la Défense les CRS chargent constamment

Et si de ces mots il n'y a qu'une chose à retenir

C'est peut etre simplement qu'il faut encore tenir.

Ecris des poèmes

Shoote ta haine

Ne fais pas comme moi

Ne te décourage pas

Car si ils ont le chiffre et on a le nombre

Eux ils s'empiffrent

Quand on creuse nos tombes

Ne te trompe pas de cible

Contiens ta colère et vise.