Sans faux-col

divina-bonitas

Elle n'était pas prête à me rencontrer,

On ne forme pas au métier de mère,

C'est une évidence, il faut l'accepter,

Il y a des enfants extraordinaires,

Loin du sens commun ni outrecuidance,

Il est des nouveaux-nés comme des chats,

Certains de porcelaine, posés sur la crédance,

D'autres qui savent déjà, faire des entrechats.

On dit que les petits êtres dorment et têtent,

Crient, sourient, rient, sucent leurs doigts,

Mettent leurs dents, tiennent leurs têtes,

Bien beau tout ça, mais bien loin de moi.

Je savais tout d'elle déjà avant de naître,

Ses angoisses comme ses coups de stress,

Son ventre chaud et ses désirs d'être,

Femme plus que mère, malgré les tresses.

Je savais qu'il allait falloir la protéger,

Veiller, guetter, surveiller, observer,

Dormir comme un soldat, un oeil ouvert,

Il est des mères fragiles comme du verre.

Elle prit mon sérieux pour une guerre,

Mes questions pour une inquisition,

Jugea mes regards bien trop sévères,

Préféra vite fuir toute interrogation.

Le rôle de mère est parfois difficile,

L'apprentissage pénible sans école,

Quand les exigences des petites filles,

Sont elles, demandées sans faux-cols.

L'éloignement consomme des ruptures,

Plus terribles qu'un tremblement de terre,

Il faut alors prier qu'avant la sépulture,

L'amour réconcilie l'enfant et sa mère.

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