Sans titre

Quand je ferme les yeux c'est toi que je vois. Ou plutôt toi et moi. Ensemble.

La contraction de tes muscles
Le serrement de ta mâchoire
La pulsation de tes veines
L'abîme de ton sourire
L'hypnose de tes boucles brunes

Éphémère réalité vivante uniquement dans mes songes. Illusion douce amère qui ne me satisfait qu'à moitié.

Dans la vie je ne peux pas te toucher
Dans la vie je ne peux pas t'embrasser
Ce n'est pas ta joue que je veux effleurer
Et aucune parole échangée n'a l'intensité
De ce que mon cœur crie de pouvoir t'avouer

J'ai compris, pourtant. Je ne suis pas le soleil qui illumine tes journées. Ni la lune qui te protège pendant la nuit. Ni même une des étoiles brillantes dans la noirceur de ta galaxie. Mais j'ai besoin d'entendre que je suis quelqu'un.

J'ai vu la manière dont tu regardes ce qui te rend heureux, la façon dont tu souris face aux choses qui font gonfler ton cœur d'orgueil. Et je sais que jamais tu ne me regarderas ainsi. Peut-être que je ne suis pas spéciale, mais ça ne m'empêche pas d'être quelqu'un.

J'aimerais que ton regard puisse me transmettre le souffle de vie qui me manque, qui me montre que je suis là, que j'existe. Mais ça n'arrivera pas. Tu ne fais réellement attention qu'à toi et ta personne. Tes pensées sont bien gardées.

Tes yeux sont comme deux trous noirs insondables. Si ils sont bien le reflet de ton âme, alors celle-ci s'appelle Mystère. 

Oui, j'aurais aimé pouvoir te percer. Réussir à posséder le cœur du garçon soi-disant impossible à cerner. J'aurais au moins essayé, peut-être pas assez. J'ai agis sous couvert de la peur et de la lâcheté.

Mais le proverbe est faux: le plus difficile ce n'est pas la chute, ni l'atterrissage ; c'est d'avoir le courage de se décider à sauter.