Scène de la vie conjugale

faustine

Du banal, que du banal...

J'avais enfin réussi à me coucher et je commençais à savourer ma lecture. Il est entré dans notre chambre, tout malheureux parce qu'il ne retrouvait pas son livre et qu'il ne savait pas où je l'avais rangé. Je lui ai dit que ce n'était pas moi qui l'avais rangé à notre retour de promenade et j'ai rajouté en riant : « … et puis d'abord, je ne suis pas la gardienne de tes affaires » Puis, pour adoucir mon propos, je me suis relevée et je suis allée l'aider à chercher son bouquin.

Par acquit de conscience, j'ai fait le grand tour par la cuisine avant de me diriger vers le salon où mon instinct me guidait. Depuis la porte, j'ai repéré le livre, en partie enfoui sous une pile de papiers divers, juste à côté de son ordinateur. J'ai soulevé les feuillets, j'ai extirpé le volume du bout des doigts et je le lui ai tendu. Il m'a remerciée d'un généreux sourire. Je suis retournée me coucher, forte du devoir accompli, mais néanmoins avec l'absolue certitude que cet homme, que j'ai épousé un vendredi 13, en pleine possession de mes moyens, restera à jamais persuadé que c'est moi qui ai posé ce livre là.

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