Séducteur éconduit

faustine

Il était une fois... l'autodérision

Ce monde, si plein de bruit et de fureur,
ce monde, je l'avoue, souvent me faisait peur.
Pour échapper aux mots, aux phrases, vides de sens,
j'avais, déjà dans mon adolescence,
décidé que plus tard je me ferai bonne sœur.
Hélas, comme disent d'incertains,
la chair est faible et c'est en vain,
que je tentai de préserver la mienne.
Je me fis donc docile plus souvent qu'à mon tour,
aux tentations viriles de ces mains pleines d'amour.
Tous ces hommes qui m'ont faite,
ces hommes qui m'ont fait fête,
ont apprécié le grain, la douceur de ma peau,
presque autant voyez-vous, que mes fameux fricots.
Et c'est ainsi, sculpteur à vous je peux le dire,
sans pour autant vouloir le publier trop haut
(sans doute une bonne raison pour préférer écrire),
que l'on substitue, en trente ans, Dieu que le temps passe vite ! un Fernando Botero à un Alberto Giacometti…

Et si mon cœur n'était pas déjà pris et bien pris,
à croquer vous auriez, certes, mais attention,
vous risquez là… l'indigestion !



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