Si j'avais su.

Maux Délaissés.

 Il est vrai qu'on ne m'avait jamais prévenue que tu partirais, que je ferais face à des inconnus, à des visages emplis de larmes, des cœurs esseulés et des âmes priant de s'en aller.

Je t'ai vu partir un soir d'hiver, loin, si loin que j'en avais mal au ventre, je devinais encore ta silhouette que déjà mon seul espoir était de te revoir, de sentir ton cœur battre contre le mien, il me fallait détenir ton amour pour vivre, mais il était parti avec toi lui aussi, il te collait, puis s'effaçait pour te laisser seul, et je t'imaginais en train de m'oublier, en train de te rappeler vaguement de ce que j'étais, un lointain souvenir, sur lequel on n'a pas envie de s'attarder ni de revenir. Un cœur de plus qui t'a aimé mais que tu n'auras jamais su entendre, toi, petit cœur déchiré, petit corps abîmé.

Et si l'on m'avait dit que tu ne reviendrais pas, j'aurais continué de hurler ton prénom et je t'aurais suivi, je t'aurais supplié de ne pas me laisser et je te l'aurais dit, que je t'aimais.

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