« Silence. »

briseis

Dix-sept morts en trois jours. Du sept au neuf janvier 2015, j'ai retenu mon souffle. Non, la France entière était en apnée.

A midi, exactement, le jeudi 8 Janvier 2015, la France s'est tue. Pendant soixante secondes, j'ai imaginé nos villes et nos campagne en pause. Plus une mouche qui vole, même le vent respectait notre deuil. J'ai imaginé des gens debout, silencieux, se regardant avec cet air désemparé et désespéré que nous avons tous gardé, et pendant une minute, j'ai regardé par la fenêtre en me demandant si, partout dans le pays, les gens regardaient par la fenêtre en se taisant, observaient le monde comme moi je le faisais, en se demandant si les autres les imitaient. Je me suis sentie grande, d'un coup, à grossir les rangs d'une nation qui pleurait la perte de dix-sept innocents.
Pendant cette minute, ces soixante secondes de silence que j'aimerais croire absolu, nous avons rendu hommage aux victimes de la barbarie.
Nous leur avons accordé une minute, à Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, Elsa, Bernard, Franck, Mustapha, Michel, Frédéric, Ahmed, Clarissa, Yohan, Philippe, François et Yoav.
Une minute de silence pour se rappeler d'eux toute notre vie. Et nous sommes allé hurler notre rage dans les rues, et nous avons défilé avec conviction pour ce qui nous est le plus cher : la liberté.

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