SPLEEN QUOTIDIEN
franek
SPLEEN QUOTIDIEN
Au crépuscule des souvenirs son âme vient parfois se désaltérer, dans des ruisseaux asséchés par des soleils d'amnésie, dans les mares d'éclairs de lucidité elle pêche des rêves inachevés et des espoirs en gestation. Sans regret, des lambeaux de clairvoyance viennent sécher dans le vent des doutes et de la nostalgie. Ainsi se déroule l'écheveau du ruban de la vie, coupant chaque nœud aux ciseaux de la vérité, avec ces fils décousus retisser des draps d'euphorie et de bonheur en voile dentelle pour une nef de solitude.
Dans d'éternels rêves utopiques où son esprit se noie aux flammes d'un enfer du pureté, il erre dans les dédales des échecs improbables mais réussis par la volonté de poursuivre des chimères impossibles dans le virtuel de l'espoir indéfini. Perdu à l'irréelle ignorance de ses sentiments, il ressens des sensations étranges de voluptés artificielles qui l'emportent et le mènent au seuil des langueurs mélancoliques où il s'immerge avec frénésie.
Lunaire, le nez dans les étoiles, il contemple cette terre où ses pas ne laissent aucune trace sur l'estran des réalités diffuses.
Opiniâtre, submergé par le parfum exhalé des fleurs de pauvreté, il bute sur les galets de l'indifférence inhumaine des bien-pensants, se heurte au mur d'un silence criard dans les brumes de l'incompréhension tel le papillon de nuits blanches où la lucidité devient obsédante. Il a le cœur à marée basse au bord des lèvres en des paroles de non sens, des vers aux pieds bots et des pensées obsolètes.
Égaré dans une société écartelée par des vents contraires, il perds ses repères enseignés par des humanistes désuets, il divague dans un temps qui n'est plus le sien dans une quête éperdue d'une enfance magnifiée par le contact de la nature d'un âge enfoui dans des mémoires collectives mortes de faim du savoir. Enfermé dans l'asile de la vieillesse sénilisant l'envol des libertés, des promesses du futur, il reste plaqué sur cette croûte terrestre, englué dans la vase des contradictions.
Les sentiers creux de la sagesse s'ouvrent à l'ombre des vieux chênes, éclairées par un soleil crépusculaire réchauffant les douleurs, les blessures de l'existence ridant l'esprit qui se racornit petit à petit. Il vagabonde dans ses souvenances qui s'estompent et ses lendemains encore terrés dans les ténèbres des certitudes au fond de l'impasse des évidences. Le cœur débordant de vers amoureux et sensuels, il rame sur les flots boueux de l'ingratitude et du mépris du respect des droits de l'homme et des valeurs philosophiques, abonné aux abandons romanesques de la morosité dans les landes désertes balayées par le blizzard de la connerie.
En gambadant dans les errances philosophiques et la recherche des vérités flagrantes au détour des prémisses d'issues possibles, il ne découvre que des cul-de-sac encombrés de non sens inédits. vadrouille dans des objectifs équivoques floutés par les buées de l'innocence primaire, en quête perpétuelle de solutions inadaptées en des circonvolutions insanes, avec la certitude de retrouver un jour un motif de satisfaction de ses errances poétiques. L'âme en berne et le moral encéphalique plat, la morosité à fleur de peau, la nostalgie en épi sur un cerveau ébouriffé, la tristesse en bandoulière au flanc des convictions, il se maintiens en vie par l'espoir trouble de la réussite de projets illusoires, ainsi va la vie du poète décalé du temps et de l'espace dans un flux de modernité galopante!!
Il a le mal du siècle, enfin d'un autre siècle, spleen congénital du poète, une éruption de mots à fleur de peau, une suppuration d'abcès d'encre noire, sur la page gribouillée lors de ses nuits blanches au ciel incendié par la flamme de ses envies. Soif inextinguible de révélations inébranlables, fièvre des envols vers des infinis inconnus, sont les symptômes d'une inaptitude à vivre dans un monde désertique blanc et glacé sans boussole, sans repère, sans frontière à ses rêves d'évasion.
Joli prologue ...
· Il y a presque 9 ans ·Jean François Guet
merci le recueil se nomme ''décline spleen'' tout un programme
· Il y a presque 9 ans ·franek
Un spleen très noir !!!
· Il y a presque 10 ans ·marielesmots
normal pour une préface sur le spleen que le texte soit noir, et même sombre dans le teneur, merci pour ton comm
· Il y a presque 10 ans ·franek
Un joli village...
· Il y a presque 10 ans ·effect
un village un peu perdu dans un monde d'isolés, merci pour ce com
· Il y a presque 10 ans ·franek