Steeve Jobs, la connexion à l'état brut.
karen-k
Steeve Jobs : la connexion à l'état brut
Des invités triés sur le volet ont pu hier, 20 mars 24, assister à un « happening » exceptionnel à l'image de ceux déjà organisés par Steeve Jobs et son équipe .
L'événement majeur des dix dernières années selon les professionnels, la présentation du dernier-né d'Apple : l'ordinateur portatif qui traduit vos pensées en images et en mots.
Cet objet, au-delà d'un saut technologique sans précédent, semble annoncer une nouvelle orientation dans le parcours du génie américain.
Connecté à votre système neuronal, sensible aux variations des potentiels d'action de vos axones, il traduira celles-ci sous un délai de moins d'une minute en images et en mots. Vous pourrez alors visualiser le résultat et le partager avec vos proches en le diffusant vers un ordinateur similaire, un rétroprojecteur ; en l'envoyant par mails ou en l'imprimant.
Son usage est destiné à l'origine aux relations interpersonnelles mais il peut aussi être envisagé dans le monde professionnel, ce qui serait l'amorce d'une véritable révolution dans ce domaine où être stratégique et maîtriser son image sont au cœur des enjeux.
En effet, vous aurez le choix soit de filtrer les pensées et les images que vous transmettrez et une alerte le signalera alors au destinataire, soit transmettre en quasi instantané le reflet exact de vos pensées conscientes et inconscientes. Ce qui signifie en d'autres mots que l'émetteur pourra choisir « de se montrer entièrement transparent », éliminant toute possibilité de mensonge ou de dissimulation et communiquant même sur des aspects de sa pensée inconnus de lui-même.
L'aspect ultra novateur de ce projet , dénoncé par les associations de psychanalystes qui remettent en question sa validité, c'est que l'équipe de Steeve Jobs qui travaillait en secret avec une équipe de neuroscientifiques aurait trouver les moyens d'accéder à la boîte noire de l'esprit humain : l'inconscient.
Le procédé n'a pas encore été révélé, mais certains experts avancent que l'ordinateur enverrait des ondes qui feraient entrer les sujets en état de conscience modifiée, ce qui libérerait l'accès à l'inconscient.
« La fin de l'intimité » dénoncent beaucoup de ses détracteurs, « le rêve ultime de Steeve Jobs et la concrétisation de son génie » pour les défendeurs du projet.
Quelle motivation a pu animer son créateur à diriger ses efforts de recherche dans cette direction ?
Fasciné par son propre esprit et son fonctionnement, Steeve Jobs n'a eu de cesse depuis le début de sa carrière de traquer les moindres mouvements de son imagination et de son génie créatif avec l'espoir fou d'un jour pouvoir les voir apparaître instantanément.
Cet homme de l'urgence a souvent été dépassé, il l'admet lui-même par les mécanismes de son cerveau et a été soumis comme tout créatif aux aléas de la maturation de ses idées.
Avec cet objet révolutionnaire, on peut émettre l'hypothèse qu'il essaierait d'abord d'opérationnaliser son désir secret d'accélérer et de maîtriser « le processus de génération d'idées ». Processus autour duquel il a organisé son existence, ayant cherché chaque jour, chaque heure, chaque minute à l'optimiser jusqu' à son paroxysme.
Dans cette quête quasi obsessionnelle, cet exigeant perfectionniste aura puisé sa force mais se sera aussi rendu esclave et souvent très difficile à vivre selon ses collaborateurs et ses proches ; d'où peut-être ce rêve fou d'échapper au temps et à l'énergie inhérents à toute recherche d'idées.
Au-delà de cette première utilisation, l'objet pose tout de même la problématique d'une communication inédite jusqu'alors dans l'humanité, une communication que certains analystes qualifient de « brute » en opposition avec celles que l'Homme a toujours connue jusqu'ici, c'est à dire une communication soumise aux traitements que nos codes culturels, notre morale, notre Surmoi, notre désir de véhiculer une certaine image lui imposent.
Un sourire aux lèvres, Steeve Jobs annonce calmement « Nous devons renouer avec notre part intuitive et sauvage, l'Occident s'est trop éloigné de cette dimension. »
Malgré ces aspirations affichées plus proches de celles d'un maître spirituel que de celles d'un industriel ; les impératifs mercantiles restent très présents, en témoigne le design très soigné de l'objet qui a été étudié pour être le plus discret possible.
Il se présente comme un mini-casque d'où partent de fines électrodes qui se posent sur la tête et des lunettes dans lesquelles l'utilisateur pourra pré visionner les mots et les images avant de les partager. Il est ultra léger et amovible ce qui permettra de le transporter très facilement dans un étui qui pourra être glissé dans la poche d'un costume.
Objet discret certes mais qui au lendemain de son apparition soulève un tsunami de questions et de résistances. La parole, le langage, principaux vecteurs de notre acculturation semblent menacées. Quelle forme prendrait alors la communication humaine ? Sommes-nous préparés à accéder à cette « intériorité brute » qui ne manquera de dévoiler des pensées proches de nos pulsions les plus primaires.
Les associations de protection de la famille, les enseignants ont été les premiers à exprimer leurs inquiétudes.
Ils annoncent la fin de la parole interhumaine et condamnent l'exigence de « transparence » interindividuelle comme prix à payer pour plus de rapidité et de fulgurance dans l'innovation et le progrès technologique ?
Ces premières critiques semblent être la partie émergée de l'iceberg de résistances qu'une telle invention révélant notre intérieur dégagé du Surmoi pourra soulever chez tous les partisans d'un certain ordre moral, familial et sociétal.
Comment Steeve Jobs explique t'il lui-même sa démarche ?
Il semblerait qu'il ait choisi au-delà de sa recherche constante de nouveaux produits, une nouvelle orientation, en témoigne la réponse qu'il donne à ses détracteurs virulents : « le début de la méditation et de la vérité ».
« A ce stade de ma vie, je souhaite m'extraire et extraire le reste de l'humanité de tous ces modes de communication factices qui pervertissent notre société, manipulent les plus fragiles et nous éloignent de notre condition d'êtres humains. Avec cette invention nous serons face à ce que nous sommes réellement et nous oserons montrer même les parts d'ombre les plus cachées de notre être. Pour relever les défis qui sont les siens aujourd'hui, l'humanité a besoin de créer des liens authentiques entre les êtres, notre part de créativité la plus féconde réside pour beaucoup d'entre nous dans ce que nous cachons ou refoulons. Au delà d'un progrès technologique c'est une véritable révolution à l'échelle humaine que j'attends ici .Notre seul moyen aujourd'hui de dominer les technologies que nous avons créées, et j'en suis un des plus grands artisans est de nous connecter à la part la plus profonde de notre humanité, de l'accepter pleinement et d'en tirer toutes les forces qui y résident. Nous sommes plus que jamais soumis à l'obligation d'être vrais avec nous-mêmes, avec nos enfants et de nous unir dans un projet commun.»
Elan mystique ? Prise de conscience de l'envahissement de l'humain par les technologies et des dégâts potentiels présents et futurs que cela peut causer? Un nouvel objet technologique, mais censé changer radicalement les critères de la communication interhumaine et prenant le risque de faire disparaître les autres supports de communication y compris ceux d'Apple…
C'est assurément un nouveau Steeve Jobs qui apparaît, ou s'assume peut-être…N'avait- il pas dans sa jeunesse eu une première quête de spiritualité à travers un voyage initiatique en Inde ?
Depuis toujours, cet insatisfait chronique et tourmenté est à la recherche d'une dimension supérieure qui donnerait un sens à sa vie et lui permettrait de s'apaiser. Le succès, la reconnaissance, l'argent n'ont pas réussi à remplir complètement le vide intérieur qui est le sien depuis toujours.
Ceux que ses proches décrivent comme « un chercheur solitaire dans l'urgence » semble aujourd'hui prêt à relever un des défis majeurs de son existence ; le défi peut-être le plus difficile : faire la paix avec lui-même, se voir et se montrer tel qu'il et s'ouvrir en confiance aux autres.
On retrouve ici son obsession constante de la communication mais qui épouse des aspirations nouvelles. Il propulse l'humanité à travers cette invention au cœur de sa quête personnelle, celle incessante de connecter les gens entre eux atteignant ici un niveau de connexion encore jamais atteint. Cet avant-gardiste génial se déclare lui, prêt.
Reste une interrogation : « Comment le monde va t-il réagir à ce pari audacieux issu du paradoxe absolu d'un homme sans limites qui s'offre le luxe de remettre en question une partie de ce qui a fait son succès jusqu'ici ? »