Suite n° 5 pour piano et violon d’une ville endormie
Stéphan Mary
Franchir le pont pour arriver au pont suivant
Pont portant ses phrases dans la ville endormie
Il interpelle le temps hep toi le passant tu as l'heure
L’heure exacte pour me leurrer d’un presque rien
Dis lui toi à l'heure qu'au bout du temps il y a le point
Point final avant de franchir le rond point vers le centre ville
Centre de toutes les villes concentré de débiles fadasses
Crétins caillassés mais fidèles rythmés par le temps qui passe
Passe temps abîme de sa déambulation dans la ville endormie
Quand sous un lampadaire il distingue au bout du pont la mort
Entre deux voitures en miroir la faucheuse accroupie fait pipi
Sur le temps qui passe au dessus du fleuve sans aucun remord
Arrêt sur image songeur il se dit elle est si belle ma ville la nuit
Nuit qui suinte la sueur des pionceurs qui dorment encore
Endormis minuit passé sauf pour cette femme qui vient vers lui
Il marche droit sur elle mais elle presse le pas la peur suggérée
Mais regarde moi bordel s’écrie t-il il n'y a que toi moi et la ville
Vis le mot qui ment par moment pour cacher tes maux bobos
Maux M A U X planqués sous l'angoisse de sauter du pont
Peur de regarder le vide avoir le vertige et s'écraser pour de bon
Elle tourne la tête il recommence regarde moi et dis moi subtile
Quelle heure est il à ce moment précis de ton tourment fatal
Viens avec moi on va boire un café au bar de la rue principale
Café tiédi par un long voyage du caféier au cafetier du bistrot
Ton tourment roule sans lumière
Lumière bue hier au fond du boc de bière
Elle baisse les yeux il l’interpelle encore
Écoute les cordes des violons du parc
Parc évidé par contumace négociée
Parc simulé pour pouvoir déambuler
Mais aussi parc conçu pour parquer
Parquer le parterre du parquet judiciaire
Justice qui frappe à grands coups de lattes
Lattes plein la gueule dans la cité endormie
Vivre dans la zone barbare sans subir et tout dire
Sur la vie de la cité ou ne rien citer et en crever
Il murmure tu m’es sympa viens boire un café
Suffit de trouver où bifurquer dans l'artère en sang
Sans sentiment parcourir simplement la rue de l’art triste
Art triste déchu de son corps sa tête son âme d’artiste
Art qui se tait en traversant la nuit sans commentaire
Art vivant et mortel qui se terre six pieds sous terre
Artère dans le cimetière de la cité d’une ville endormie
Mi do ré siffle t-il clé de sol si ré pour l'artiste enivré
Il la regarde et prévient gare à toi dans la nuit voilée
Tiens la gare c’est une bonne idée pour prendre un café
Café garant du transit transité via sa peur abdo minable
Enfin il la détaille dans les yeux elle lui semble abordable
Tu entends les rythmiques des violons lui demande t-il
Les cordes bon dieu les corps de là bas où il fait bon circuler
Marchons vers l'autre rivage à l'inverse de ma ville endormie
Averse de vers subtils envers et contre tous dans la basse ville
Quartier du petit Chicago avec ses putes ses bars et ses macros
Les marins en perm sont des clients affamés qui ont les crocs
Veulent tirer un coup pour pas grand chose se sentir soulagés
Soul âgé avec la petite chose une gosse perdue dans le quartier
La vie vitale de la ville si do ré mi fa
Entendre danser les blanches et les noires
Ville très noire pour nuit blanche en la mineur
Clients payant trébuchant se la jouent en si majeur
Suite et fugue accolées dos à dos tarifées pourboire
Viens dit il emboîtant le pas à la mort qui veut s'enfuir
Elle est comme la ville elle a peur de lui qui parle seul
Solitaire sol la si un contre ut sans miroir un ave Maria
Elle accélère le pas et prend la rue du commissariat
Il la suit et essuie la suie qui suinte sans cesse
Sillonnant le parc sans subtilité sans délicatesse
Si sûr de lui qu'il s'est cru unique un certain temps
Temps tempo métronome de la nuit qui prend fin
Tantôt ville de marche et trop tard marche en ville
Lui prend subitement l'envie de pisser sur la mort
Chicago ou la gare lueur d'espoir car train à l’heure
Leurre d’une touffe de notes régurgitée dans le parc
Parc hectares et hecto litres sans écho sans remord
Parcmètre pour mettre des sous sans sourire
Saoulée par son rire elle ne rit pas il soupire
Tu fais ce que tu veux mais viens boire un verre
Un verre dans la ville qui sort de sa nuit
Nuit qui se termine sur sa décomposition
La suite n° 5 cinq sens pour piano et violon
Corde du violon à pendre en haut du parapet
Ville à vendre sans scrupule quartier par quartier
Prendre la rue du bonheur
La bonne heure pour rentrer
Rentrer chez lui sous le pont
Sous le pont il fait très froid
Froideur de ses phrases pour la ville endormie
Il a dit tant pis quand la faucheuse s’est enfuie
Il se glisse dans son carton à même le sol
Sol si ré il entend la musique qu'il écrit
Ecrire les notes pour jouer ad libitum
Notes de la suite en poursuite pour piano
Piano et violon touches cordes encordées
Accords avec la mort dans une nuit suggérée
La ville s’éveille dans l’indifférence de la nuit
L’aube pointe il s’est définitivement endormi
Ton badge de slameur t'a donné des ailles !! joli travail, bravo
· Il y a presque 11 ans ·marielesmots
Merci ! Le badge se justifie par l'écriture d'autres slam. Deux sont visibles sur ma page d'accueil dans les liens. Mais restons sincère, ça me fait vraiment plaisir que wlw me l'accorde.
· Il y a presque 11 ans ·Stéphan Mary
je le verrais plutôt en slam ...
· Il y a presque 11 ans ·woody
Ca tombe bien, c'est un slam :)
· Il y a presque 11 ans ·Patricia Riviere
par contre maintenant il va falloir le mémoriser ... bonne chance !
· Il y a presque 11 ans ·woody
Effectivement il y a du travail mais ça vaut le coup ! merci de tes encouragements
· Il y a presque 11 ans ·Stéphan Mary