Sur le quai

Bouche à cueillir, sourire, fous-rires à partager, désir au goût d'abricot, envie de peau de pêche, rien sur son visage ne laissait deviner la détresse de son coeur. Rien sur son visage ne permettait de lire entre les lignes de ses fantasmes. Elle-même ignorait ce qu'elle voulait vraiment. Parfois inspirée par un amour profond, parfois tentée par une chair sans lendemain.

Les apparences ne sont que des coquilles vides bien vernies. Chacun trimballe en fait ses lourds bagages, ses rêves qui l'élèvent, et ne s'en dépare que rarement. Que dans l'intimité solitaire. Que pour sauver les apparences, alors qu'on n'est parfois plus que l'ombre de soi-même, rongé par la routine, le quotidien, une relation qui le meurtrit.

Malgré son coeur au ralenti et son vif désir d'aimer, elle se dit qu'elle n'était pas si malheureuse, qu'elle était libre, en quelque sorte.