SUR LES TUILES

gone

Il y a ce que nous* sommes,

Et cet infini nous,

Impalpé** qui nous anime,

Innommé.

Et ces envies, renommées, recréées,

Ces horizons admirés,

Jamais atteints,

Et ce monde qui s'offre à nous,

Et que nous limitons à nos peurs,

Il y a ce que l'on pourrait atteindre,

Mais dont on se refuse l'accès.

Nous sommes tous si puissants,

Et pourtant maîtres de rien…

Que nos rêves nous portent et nous animent,

Dans la nuit qui nous offre un nouveau temps d'action,

Nous nous l'autorisons tellement succinctement, sans réalité,

Sans jamais oser en ôter les aiguilles,

Sans jamais se laisser émouvoir du proche lointain.

Et nos rêves endormis, assagis, classés, 

Et nos pensées fragiles que nous laissons derrière nous une fois le rideau levé, une fois l'aiguille criarde criant.

Nous ne voyons tellement plus au-delà de nous,

Et quand soudain l'esprit s'incline et reconnaît la beauté en toute chose, il la saisit,

Machinalement, de son œil fasciné pour ne surtout pas l'oublier…

La montrer comme une merveille à peine découverte.

Lui infligeant une limite carrée à un univers illimité ;

Infligeant un instant à tant d'éternités.

C'est ainsi que nous chantons en chœur des Alléluia qui se perdent dans le silence que l'on croit devoir au divin….

Et ces musiques dont la vie se libère la nuit venue, effrayant tous les sourds qui n'entendent que l'inconnu message de ce qui Est dans l'instant pour Être demain : la Vie.

Voilà ce qui a été.

Insaisissable magie que seul cœur unique peut entendre et interpréter.

Et dire que l'on ne se contente que de rimes répétées inlassablement, pour combler le vide…

Comme si nous étions incapables d'en créer de nouvelles.

Copies glacées du monde vu d'en haut, de celui vu d'en bas en regardant en haut…

Satisfaire et répondre à l'ignorance. Nous ne savons tellement rien…

Et prétendons tout maîtriser.

Si ma folie ne parle à personne, c'est peut-être qu'il n'y a rien à dire.

Car de cet instant magique que j'aime, je ne saurais trouver les mots pour définir une infinie beauté si ce n'est qu'elle est unique comme le regard qui l'admire,

Que la musique de mon cœur apaisé sous ce ciel étoilé n'a de sens que pour moi.

Et puis… qui pourrait comprendre la folie d'une folle ?

Je suis là, allongée à l'orée des songes, entre ciel et terre…

Et si nous plongions plus souvent nos regards jusqu'à nos âmes dans cette immensité parsemée au lieu de nous laisser engloutir par les écrans qui nous montrent un semblant de beauté…

Serions-nous plus ou moins Humains ?

Et qu'est-ce qui serait préférable ?


 

*nous : ici l'humain

**impalpé : impalpable existant, la correction automatique ne le reconnaissant pas, "Impalpé" existe désormais dans mon dictionnaire perso. Un mot que je trouve Plus carrément plus 

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