Tempêtes pas ta sœur.

Hervé Lénervé

Moi, j'aime bien les tempêtes !

Mais pas les petites tempêtes de rien du tout, non, les grosses tempêtes de tout sans le rien. De celles, qui chahutent les arbres à la limite du harcellement moral. De celles, où, le vent souffle dans les branches, en hurlant des « ouu... lou... lou... » auxquels on ne comprend strictement rien.

De celles, qui déracinent les arbres avec rage et racines.

A ce propos, d'ailleurs, j'ai perdu toute ma famille lors d'une grande tempête, à cause d'un arbre déraciné en exile, qui lui est tombé dessus. Tous morts sur le coup, d'un seul coup. Ca secoue.

Mais comme je ne suis pas rancunier, j'aime bien les grosses tempêtes, même, de celles, qui déciment les familles.

Le spectacle d'une tempête en furie a quelque chose de grandiose, de sauvage, de puissant, d'épique s'y pique, de numineux, je ne sais pas si vous connaissez le terme, c'est l'expérience du sacré qui nous ramène, nous, sombres vermisseaux, à notre juste valeur.

Nous étions arrogants, nous devenons humbles.

Nous étions puissants, nous devenons démunis, même si la bise n'est pas venue.

Donc, en prenant conscience de notre petitesse, face aux forces de la Grande Nature à Cheval, on pourrait penser « Mais quelle petite merde insignifiante, je fais. » Et on aurait raison.

Donc, les grandes tempêtes nous révèlent à nous-mêmes, mais pas aux autres, par close de confidentialité professionnelle. Elles sont thérapeutiques. Certaines ont même ouvert des cabinets de consultation en ville, m'a-t-on dit.

Voilà, c'est fini pour aujourd'hui, après, ce serait de la gourmandise et comme on dit, après la tempête revient le beau temps et la gourmandise ne fait pas maigrir.

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