Temps imparfaits
elisabetha
La vie est belle. Je vous démontre l'inverse quand vous voudrez...
Sens après sens, pas après pas, regard après regard, je m'étiole. Je deviens aussi légère qu'une éphémère un matin d'hiver. Dont mon ami le vent cueillera le dernier souffle.
Le loup n'est pas dehors. Pas besoin d'en avoir peur. Il est à l'intérieur de moi, il me dévore, me laisse juste la peau et les os.
Loup, méchant loup, la bonne fée restera toujours prés de moi. Elle t'empêchera chaque jour d'aller plus loin, ou trop vite. Il faut survivre. Et pour cela nous sommes 3. Mon mari, l'oxygène et moi.
Bien sûr, la musique fut belle. Le soleil caressait mon corps. Et le printemps me faisait briller d'un éclat irrésistible.
Je butinais dans le miel des regards, je frivolisais avec le cœur des hommes, je les gourmandais d'une envie de bonheur. J'avais le gout de la tentation, l'envie qui donne envie.
Et je passais, du présent au passé, en toute jouissance, juste égratignée par les failles de l'angoisse: être toujours dans la peur de mourir.
Mais je compensais bien. J'écrivais toutes mes histoires à l'imparfait. Parfois comprise, parfois incomprise. Souvent conquise. Toujours imparfaite donc vivante.
"Être vivant, c'est être imparfait".
Alors non je ne reprendrais pas le temps du présent, parce qu'il est trop laid, si laid, qu'il est presque parfait dans sa laideur de la réalité.
Je ne m'humilierais pas une nouvelle fois en décrivant les salissures de la souffrance.
J'ai pris une douche chaude, je me suis parfumée, j'ai mis un pull en cachemire d'une douceur sauvage, je ressens un peu de vie et au fond de moi, l'orage du chagrin et de la douleur guettent.
Pourtant les mots se délient avec légèreté. La voix de mon hypnotiseur m'a enveloppée dans la ouate, alors je voulais le remercier. Il n'a pas travaillé pour rien.
Il a su faire monter en moi une essence de vie. Profitons en cher lecteur. Reçois ce texte en son hommage
Quel plaisir de te retrouver comme au temps ou tu écrivais et commentais ce même amour des mots que l'on partage
· Il y a presque 8 ans ·elisabetha
quel joli texte elisabetha, fort, vrai, résonnant, tu fais mouche et moi je suis collé à ton papier de mots
· Il y a presque 8 ans ·Christophe Paris
sublime ton commentaire mais cela ne m'étonne pas, cela me ravit même. je suis particulièrement écorchée, fragile, et vibrante. Ma force c'est l'amour qui m'anime, et celui que je reçois. Ma douleur c'est celle d'une maladie qui existe.Mais dite d'ailleurs orpheline.l'essentiel est de garder le pouvoir d'écrire.
· Il y a presque 8 ans ·elisabetha
Très beau texte qui me touche beaucoup. Tu es une écorchée vive et ta souffrance est si palpable qu'elle en est presque visible, à travers les mots. Parfois, je me dis que nous sommes de pauvres femmes se raccrochant à des mirages, à des rêves, des voiles de brume, toutes choses inconsistantes qui nous font retomber encore et encore, mais qui, a contrario, malgré leur fragilité et leur évanescence, nous permettent de tenir debout. Donc, nous sommes fortes.
· Il y a presque 8 ans ·Sy Lou
Merci Alice. Tu en connais sur les douleurs, même si elles sont d'un autre ordre.
· Il y a presque 8 ans ·elisabetha
Je suis heureuse fiona. D'ailleurs je le lui ai envoyé. Aujourd'hui.il fait beau, je suis sortie, j'ai joué sans perdre, j'ai publié ce texte à huit heures du matin alors que j'étais déjà levée depuis cinq heures.
· Il y a presque 8 ans ·elisabetha
Merci pour ce joli texte sans fard et doux pourtant. Il parle à la part d'ombre qui guette chacun d'entre nous. Il nous reconnaît imparfaits. Mais aussi, munis de notre lumière. Ravivée peut-être par la voix de ton hypnothérapeute. Merci Elisabetha, te lire m'a fait du bien.
· Il y a presque 8 ans ·fionavanessa
Merci marié les mots. Tu l'as devine c'est le texte de samedi soir, et ce matin un réveil matinal à 5h15. Bientôt l'heure de me remettre au lit.
· Il y a presque 8 ans ·elisabetha
Eh bien, voilà une journée qui commence bien, du parfum, un joli pull cachemire , un joli poème, belle envolée Elisabetha
· Il y a presque 8 ans ·marielesmots