Tes larmes étaient nues

Tu regardes la voûte céleste et moi, je regarde tes yeux dans le vague. Il fait à peine jour, l'aube tend à pointer le bout de son orgueil. Tu es lasse après la dispute d'hier. Tu ne me regardes pas, ou peu, mais de manière très furtive, comme si tu me fuyais.

Je me lève, seulement vêtue de ma culotte bleue et de ma cigarette déjà bien consumée. Je finis mon verre de vodka, je te sens m'observer, je ne me retourne pas.

Je descends les escaliers en faisant un bruit assourdissant, comme si je m'écroulais sur chacune de ces maudites marches qui m'éloignent un peu plus de toi.

Tu ne dis toujours rien.

J'attrape des chips et remonte me goinfrer sur le lit, en attendant que tu daignes m'adresser un mot.

«  J'ai froid ».

Je lève mes pupilles vers ton visage ambitieux.

«  Tu as froid ? »

«  Oui, j'ai froid. »

Je me lève, ferme la fenêtre et te serres dans mes bras. Tu me dégages d'un revers de bras.

Je comprends, et m'installe plus loin.

«  Depuis combien de temps me cachais-tu cette liaison ? »

Je sens la douleur dans ta voix.

«  3 mois. »

Je baisse la tête et m'enfile 3 chips.

«  Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ? »

« Rien. »

«  Alors pourquoi m'as-tu trompé ? »

«  Parce que je ne sais pas être fidèle, surtout quand je suis amoureuse. »

Tu pleures, faiblement, mais assez fort pour que je l'entende, pour que je le ressente.

«  Je sais que tu as toutes les raisons du monde de me haïr et de m'en vouloir mais s'il te plaît… Ne t'en veux pas à toi, tu n'y es pour rien. »

Tu ne dis rien. Tu restes muette face à l'horreur. Tu le savais depuis le début, après tout, tu me connaissais par cœur.

Je n'ai jamais été fidèle et ça, tu le savais. C'est donc sans surprise que tu as découvert cette fille nue dans mes bras. Mais, le choc était là.

«  J'ai besoin de partir, de prendre en l'air. »

«  Alors va. »

Puisque tu t'en vas,

Puisque l'amour ne demeure plus,

Puisque notre couple est las,

D'avoir trop combattu,

Mes pêchés, mes démons,

C'était sûrement de trop,

Cette foutue liaison,

Notre amour ne fera pas de vieux os,

Je l'avais bien cherché,

Sans l'avoir voulu,

Je l'avais bien mérité,

Cette sentence absolue.