This Mortal Coil - It'll End in tears

petisaintleu

Le haut du panier de chez 4 AD se réunit dans un esprit festif en demi-teinte

Imaginez Charles Baudelaire dissertant avec Vladimir Maïakovski, Edvard Munch peignant avec Jérôme Bosch, Hildegarde de Bingen composant avec Erik Satie, David Lynch réalisant avec Friedrich Wilhelm Murnau; Prenez un  opiacé. Mélangez à des amphétamines. Secouez puis dégustez jusque la lie.

This Mortal Coil est la réunion de la crème du meilleur label des 80's, 4AD. Toutefois, il serait sacrilège de qualifier l'album de quintessence des années New Wave.

Bien sûr, nous retrouvons de vieux réflexes. Dès Kangoroo, la basse omnipotente donne le ton; on ne va pas rigoler. Le yan-tchin de Lisa Gerrard, accompagé de sa voix d'outre-tombe donne la chair de poule sur Dreams Made Flesh. Elle avait déjà annoncé la couleur avec Waves Make Wings.

Dans cet holocauste apparaissent des éclaircies. La très inspirée reprise par Elizabeth Frazer de Song to the Siren de Tim Buckley est une merveille revisitée. De même, Le Not Me est une invitation à se déhancher sur une piste de danse. La guitare claire de Barramundi apporte un bol d'oxygène hypnotique. D'ailleurs, tout ne se termine pas dans les larmes. Nous découvrons une note d'espoir avec A Single Wish.

Si la seule vue de la pochette réalisée par Watts-Russel ne vous inspire pas plus que celle de l'antipodique Bougalou du Loup-Garou de Carlos, laissez tomber. Mes incantations seront vaines. Heureux sont les simples d'esprit ; il paraît que la pitié est un signe de supériorité.

De mon côté, je m'agenouille devant le génie pour lui rendre grâce.

(9)

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