TOCAR, Troubles Obsessionnels Compulsifs d’Auteurs Reconnus

Hervé Lénervé

Les auteurs célèbres avaient tous des manies dans leur pratique de l’écriture. Moi, je leurs ai piqués tous leur tics, mais j’ai oublié de leur voler le talent. C’est ballot !

William Wordsworth récitait sa prose à… son chien tandis qu'il le promenait. Lorsque le chien aboyait, le poète en déduisait qu'il lui fallait réécrire son texte sur-le-champ.

J'ai bien connu le chien, par contre l'écrivain ne me dit rien.

Honoré de Balzac buvait plus de dix tasses de café par jour.

J'en bois une de plus que lui, mais je mets du bourbon, dedans.

Alexandre Dumas écrivait ses essais ou ouvrages de non-fiction sur un papier rose, ses romans sur du papier bleu et ses poèmes sur du papier jaune.

Facile à copier, maintenant je n'écris aucun poème et quant aux essais, je ne m'y essaie pas. Ma maison est envahie de ramettes de papiers rose et jaune.

Victor Hugo préférait écrire… totalement nu! La rumeur dit qu'il confia un jour ses vêtements à un valet, lui ordonnant de ne les lui rendre qu'une fois qu'il aurait accompli son travail quotidien.

Perso, je n'ai pas de valet, donc problème pour terminer mes polars à la con.

Edmond Rostand aimait quant à lui travailler dans sa baignoire.

Pareil à lui, mais je ne mets plus d'eau, car la dernière fois je me suis noyé.

H. G. Wells se déplaçait en permanence avec deux stylos: l'un pour les mots longs et l'autre pour les mots courts.

Là, franchement, il faut être franchement barjo, donc ça, non, je ne le fais pas ! Il y a des limites à la connerie, quand même !

 

Ernest Hemingway écrivait cinq cents mots quotidiens et travaillait de très bonne heure afin de ne pas être importuné par la chaleur. Comme Lewis Caroll et Virginia Woolf, il écrivait debout, mais seulement après avoir taillé tous ses crayons.

Les cinq cents mots me prennent une heure, plus deux heures pour les compter et j'ai une dispense médicale pour la position verticale.

 

 

Truman Capote se décrivait comme un auteur complètement horizontal, il ne pouvait écrire qu'allongé, sur son lit ou un canapé, avec café et cigarettes à portée de main.

Cool ! J'ai juste complété par une jeune fille au pair de chevet.

Raymond Carver, obsédé par la crainte qu'on le dérange en pleine inspiration, s'isolait parfois dans sa voiture pour travailler.

Ça, j'ai arrêté, car on frappait toutes les cinq minutes à la vitre pour que j'éteigne le moteur à cause de la pollution.

Vladimir Nabokov utilisait ces fameuses indexcards dont vous entendez beaucoup parler dans ces colonnes. Il concevait ainsi ses intrigues scène par scène, sans se soucier de leur chronologie et en changeait l'ordre à sa guise jusqu'à obtenir un résultat satisfaisant.

Ça, je ne le fais pas non plus, car, apparemment je suis le seul à n'avoir jamais entendu parler de ces fameuses index cards de merde.

Isaac Asimov ne tolérait aucune relecture, correction ou réécriture, se laissant simplement porter par le flot de l'histoire. Il possédait toujours deux machines à écrire électroniques, au cas où l'une d'entre elles tombe en panne.

Avant ma femme relisait mes romans, mais elle ne le fait plus, depuis qu'elle m'a quitté à cause de ce qu'elle y avait lu.

 

Stephen King écrit dix pages par jour, trois cents soixante-cinq jours par an. Dans son ouvrage « On writing: A Memoir of the Craft », il explique tous ses rituels, comme le fait de travailler face au mur afin d'éviter tout élément de distraction.

J'écris également dix mots par jour, trois cents soixante-cinq jours par siècle, par contre écrire face au mur ne me sert strictement à rien, car je suis toujours dans le mur.

Philip Roth crée en marchant et prétend parcourir plus d'un kilomètre par page écrite. Il sépare scrupuleusement vie privée et professionnelle, travaillant dans un studio qu'il a fait construire en dehors de sa maison, loin de la fenêtre afin d'éviter toute distraction.

J'ai un podomètre, donc aucune raison de mesurer les distances en pages. Par contre, je sépare bien ma vie privée de ma vie publique, je ne reçois mes jeunes groupies que dans ma garçonnière.

  • En ce qui me concerne, je commence à écrire des poèmes après le deuxième litre de Pils, après le troisième, je commence à écrire des éssais, après le quatrième j'entame l'écriture de mes traités philosophiques. Le lendemain, après la gueule de bois, j'écris des Haïkus :o)

    · Il y a presque 6 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Tu es réglé comme du papier à musique. Ecris des symphonies. :o))

      · Il y a presque 6 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • :o)

      · Il y a presque 6 ans ·
      Gaston

      daniel-m

  • Tu feras tintin pour le sceptre !

    · Il y a presque 6 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

    • ;o))Ppascompris ! trop stupido, stupido !

      · Il y a presque 6 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Le sceptre d'(o)ttokar !

      · Il y a presque 6 ans ·
      30ansagathe orig

      yl5

    • Finalement, je ne connais pas Hergé malgré ma ressemblance euphonique. :o))

      · Il y a presque 6 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Très intéressant. Moi je ne peux écrire que si je suis nu, à boire dix cafés, fumer 2 paquets de clops, tout en marchant de bonne heure, puis après je m'allonge dans mon lit, et là je m'endors en me disant "J'écrirai demain, rien ne presse". Crois-tu que moi aussi je deviendrai un grand écrivain?

    · Il y a presque 6 ans ·
    P1000170 195

    arthur-roubignolle

  • Super!

    · Il y a presque 6 ans ·
    1338191980

    unrienlabime

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