Le regard du rêve
Hélène Benetreau
-Bonjour mon p'tit bonhomme, que tu es bien étrange !
-Quoi donc ? voila que tu ne dors pas à cette heure ci, serais-tu un rescapé du sommeil, mon ami ?
-Je ne sais pas, aujourd'hui je suis malade.
-Oh ! mon pauvre enfant, quel mal s'est emparé de ton corps ?
-C'est l'insomnie, monsieur le bonhomme étrange, je n'ai plus envie de dormir, je m'ennuie, tout seul, face à la nuit.
-N'aimes-tu pas la nuit, mon enfant ? On y trouve de jolies rêves, et parfois même, un autre foyer, doux, soyeux, sécurisé par la mort des Hommes lorsqu'il fait noir, tellement noir, qu'ils ne peuvent s'admirer devant une glace ensoleillée.
-Non, je n'aime pas la nuit, moi.
-Hum... Je suis un vagabond nocturne, petit homme, et je crois que tu es bien trop petit pour ne pas aimer la nuit.
-Qu'y a t-il à faire ? Quand le monde se meurt, je ne peux plus rien toucher. Tout est loin de moi, et je suis seul, dans ma chambre. Il y a bien des étoiles, qui viennent me dire bonjour, mais elles repartent aussi tôt, sans même que je ne puisse leur dire au revoir. Et puis, je ne peux rien prendre, rien sentir, le ciel est beaucoup trop haut, et dans son immensité éteinte, je n'y vois rien, si ce n'est qu'une peur atroce. J'ai peur, de la nuit, monsieur, parce que je ne peux l'a toucher.
-Je vois, je vois.
-Je suis désolé de vous décevoir, maman dit que je faillit tous les jours à mon devoir d'enfant, parce que je n'aime pas les rêves.
-Ta mère ne sait pas ce que sont les rêves, personne ne sait réellement qui ils sont. Les rêves n'existent pas mon enfant, ils sont un mal d'espérance, une illusion dans l'impossible.
-Mais maman dit aussi que le monde imaginaire est un pays merveilleux, sans larme pour pluie, sans guerre pour langage ! Elle répète sans cesse : "là-bas, nous sommes en droit de posséder les déserts et les océans."
-Ecoute, Petit Prince en devenir, je vais te confier un secret que tu devras sceller dans ton cœur à jamais.
-Oh dis moi homme étrange, dis-moi ce qui sera sous le mutisme de mon cœur !
-Les rêves n'existe pas, t'ai-je dis. Cela est faux, il y en a, partout, qui s'agitent, vieillissent, parfois meurt sous l'ignorance du peuple. Tu vis dans un rêve, mon enfant, dans la vie entière et réelle. Et ce sont tes yeux, les véritables maîtres de ton bonheur. Tu posséderas ce que tu ne peux toucher, avec le regard, et tu laisseras alors libre le monde. Parce que, quand tu ne touches pas, tu ne t'impose pas. Parce que quand tu n'étudies pas, tu ignore. Et parce que, quand tu ignore la nature d'une étoile, la raison de son scintillement, tu l'a contemple avec grandiosité, comme une substance magique et si rare !
Cdc pour la beauté mais, malgré tout, J'aurai aimé avoir un peux plus, la réponse de l'enfant "du soleil" (comme j'aime l'imaginer). Savoir ses mots. Une réponse, que dirais-t-il à ça ?
· Il y a plus de 8 ans ·slive
Très touchant...
· Il y a presque 9 ans ·marielesmots
Oh merci infiniment, je suis très émue !
· Il y a presque 9 ans ·Hélène Benetreau
très jolie texte
· Il y a presque 9 ans ·fanche
Merci beaucoup !
· Il y a presque 9 ans ·Hélène Benetreau