(Transfuge) Oh mon am(i)ante !

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Tu ne le sais peut-être pas, mais cette nuit j’ai fait l’amour avec toi.
Et je t’écris pour te dire que ça y’est, j'ai joui. Avec plusieurs mois de retards… Mais j’ai pensé que t’aurais aimé le savoir.

ça a fait aaahh… et puis Aahhh… et puis… et puis pour le final, il manque des touches sur mon clavier. Y’a bien des majuscules (AAHH), mais c’était plus fort que ça.

C’est pas qu’tu me manques, hein. C’est juste que depuis que t’es plus là, je dors avec un Vide d’1m91 et de 82 kilos à côté de moi. C’est en s’y mettant avec son amie Mélancolie que ce vide m’a fait jouir.
J’ai joui alors que tu n’étais déjà plus qu’une absence.  Je t’ai offert ce cri que tu as tellement attendu. Depuis les bras de ta blonde, l’as-tu entendu ?

J’ai été dans tes bras, et on m’a amputé de toi. Alors j’ai fermé les yeux. J’avais la tête en arrière – les cheveux comme tirés par ta main absente. Mon nez s’est équipé d’un filet à papillon, et est partit à la recherche de ton odeur. J’ai respiré. Fort. Ou longuement. Ou précipitamment. Techniques de chasse destinées à capturer ton odeur, qui voltigeait, tentatrice…
J’en ai voulu à mon nez de ne pas avoir de mémoire. Mais ma peau en avait une. Ma peau tendue – tendue – a frissonné sous le souvenir de tes caresses (sous les caresses de ton souvenir ?). Doucement, mes doigts ont glissés sur mon ventre, doucement... comme autrefois les tiens.  

Bien sûr que tu faisais tout bien. Que tes mains étaient plus belles que le souvenir que j’ai d’elles.
Sauf que sous tes mains, y’avais moi. Et que l'entrave était là.
Sous les doigts de ta présence fantôme, je peux être aussi belle que me le permets mon imagination. Je peux être aussi belle que toi.
Je peux crier, grimacer, tu ne me vois pas. Mais dans mon imagination, tu es en moi.

J’étais ton am(i)ante, tu étais mon aimé. On s’aimait lumière éteinte, mais cette fois je l’ai allumée. Puisqu’il n’y avait que moi pour le voir, mon corps était le plus beau du monde.

Sur mes courbes flottait le souvenir de tes mains. Virevoltantes, douces, caressantes… Et puis tout à coup, dures. Tu as [j’ai] agrippé mes hanches, et le désir s’est accru.
J’ai [tu as] caressé mon sein, et je ne me suis pas crispée. Cette nuit là, c’était les plus beaux seins du monde, et j’imaginais que tu les voyais, que tu les aimais. 


Entre mes jambes, un besoin de toi… et toi absent, je t’ai prêté mes mains. Je t’ai accueilli, repoussé, accueilli plus fort… ah.. et, débarrassée de mes complexes entravant… aaahh… toi en moi [ton corps avait beau être dans le lit d’une autre, tu étais là], toi en moi, moi sans toi… j’ai joui. Plus que jamais.

Et puis j’ai essayé de retenir le souvenir de toi sur moi. Mais ton poids [oh, te sentir lourd sur moi !], ton poids s’est fait léger. Mon imagination a faibli. Tu as perdu quelques kilos de consistance. Sans l’odeur de ton intimité, la scène n’était plus que décor de cinéma. Je me suis rappelée que je n’étais pas belle, en tout cas moins qu’elle[s].

Alors, sous le ruissèlement de transpiration encore collé à ma peau, j’ai eu froid.
A petits pas discrets, mes complexes sont venus se glisser dans ce grand lit vide de toi.

Oh mon bestiau, mon bien-aimé. Tu ne reviendras pas, mais sache le : j’y suis finalement arrivé. 

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