Tu existes, pour moi

bartleby

Chère Bête,


Tu existes, pour moi. Par tes mots, depuis toujours. Depuis la première fois où j'ai pu te lire. Tu es violent, sauvage, sans compromis... C'est pour cela qu'immédiatement je t'ai haï, puis attendu, puis... aimé. Oui. Je suis tombée dans tes bras, parce que cette relation aussi trouble, troublée et troublante qu'elle soit, était prévisible. Oui, cela aussi "était écrit". Le mal attire et magnétise tous les démons. Avec toi, les miens sont devenus des êtres divins.

Tu existes, pour moi. Mais tu as ce corps, ces yeux, ces mains que tu manipules et qui font de toi un hybride, un... monstre. Faut-il que je laisse ce monstre en paix, que je l'abandonne ou que je le chérisse à m'en taillader les veines ?

Tu existes, pour moi. Tu ne peux nier ces caresses, tu ne peux nier être entré en moi. Je n'ai jamais éprouvé un plaisir comparable. J'étais possédée. Comprends-moi, tout ceci est un supplice et une éresie. Je ne rêve qu'au jour et à sa lumière avec un doigt sur l'interrupteur.

Tu existes, pour moi. Et j'en crève. Parce que tu fais valser tous les moindres repères. Tu les laisses se perdre. Jusqu'à quand ? À quelles fins ? Pourquoi choisis-tu cette histoire là ? Des dangers, du froid, de la peine. Puis tu souris, tu ris, tu éclates de ce rire de dingue que, malheur à moi, j'accepte et je provoque. Je redemande. Souffrance est maître mot. J'attise.

Tu existes. Tu vis, désormais, mais tu hantes nos esprits. Es-tu le gardien d'une folie ou la révélation d'une être qui existait depuis bien longtemps déjà ? Cherches-tu à tuer ? Calmer ? Protéger ? À faire tout oublier ?

Reponds-moi au nom de celui qui t'a mis au monde.

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