Un cœur en suspend

Lorsqu’au détour d’un chemin
Par hasard, vous croisez, comme ça, un ange
Ne vous arrêtez pas, par pitié,
Faites celui qui n’a rien vu, rien compris

Si par hasard, vos yeux tombent sur lui,
Votre cœur dans l’instant cessera de battre
En apnée, en suspend, accroché à ses lèvres
Comme figé dans le temps, dans l’espace et le vide

Lorsqu’au détour d’un chemin
Par le plus pur des hasards, un ange vous sourit
Par pitié, je vous en prie
Souriez lui aussi.

Et si par hasard, ou par une chance infinie
Son sourire vous réchauffe vous sentirez ainsi
Votre cœur faire des bonds et des sauts de cabri
Trop petit, engoncé dans l’écrin de vos corps

Moi, au détour du chemin, un ange m’a souri
A moi et rien qu’a moi et mon cœur exulte
Je me sens malade, ivre d’amour, sonné par tant de vie
Ballotté sur un fleuve sans peur et sans ennui.

Et comme par hasard, par ma chance infinie
J’ai arraché mon cœur de dedans ma poitrine
Renonçant à la peur de pouvoir l’exposer
Refusant de le brider dans un corps si petit

Je l’ai offert à l’ange, dans le souffle d’un baiser
Il est sorti d’apnée dans la soie de ses ailes
Il ronronne d’aise et pour vous qui doutez
Sachez pour mon aise, sachez comme je le sais

Que si il est offert, sans peur ni calculs
Le cœur est élastique, et l’amour infini