Un Noël de plus.

Voilà un Noël de passé, un de plus, il n'a plus le goût de celui qu'on a connu gamin, mais « ainsi va la vie » (Chédid).

Ceux qui voient les étoiles dans les yeux des enfants se souviennent du temps où elles scintillaient dans leurs yeux.

Les petits anges en or ou argent, le papier crèche, ce petit temple féerique qu'on ressortait une fois l'an des cartons, et chaque année, de nouveaux santons, de nouvelles boules ou guirlandes.

« La nuit parallèle » (piqué à Chédid).

Le drame en Ukraine gâche la fête, comme d'autres drames hélas ont gâché toutes les précédentes, depuis l'avènement de l'humain et son cortège morbide.

Doit-on boycotter Noël ? Tout porterait à le faire.

Mais ces mêmes étoiles ont brillé dans les yeux des bourreaux, des assassins et des victimes, là est le vrai mystère.

Pourquoi la violence et la haine l'emportent, comment certains ont-ils pu oublié ?

Dans un film, on voit des officiers nazis fêter Noël avec leurs enfants, dans un des camps de la mort.

Oui, depuis l'avènement de l'homme !

Je festoie,

Tu festoies,

Combien de divisions ?

A Oradour-sur-Glane ou au Rwanda, et faire une triste liste à la Prévert qui demanderait plusieurs tomes, et encore, en choisissant les plus illustres saloperies.

Alors on continue à se souhaiter Joyeux Noël comme si de rien était.

Mais « à qui la faute ?» (Maxime).

Les survivants survivent, ne pardonnent rien, n'oublient rien, veulent consacrer le reste de leur vie, qu'ils ont eu la « chance » de ne pas perdre, à témoigner pour tous ceux-là qui l'ont perdue.

Un chantier sans fin, qui pourrait affirmer que ce chantier  a servi à quoi que ce soit.

Beaucoup se rassurerons en disant  « voilà qui relativise nos petits bobos ».

Certains, comme ma génération, sont passés entre les gouttes.

Chédid encore, à condition de ne pas être né « du mauvais côté ».

« S'indigner » disait l'autre, on ne risque pas grand-chose.

Que la science ait permis des prodiges, et que les progrès soient exponentiels, nul ne le conteste.

Mais cette guerre qui nous affecte parce qu'elle est proche, n'est qu'un arbre qui cache la forêt.

Bonté fantasmée de l'homme ou dissuasion nucléaire ?

Voilà qui réhabilite Rousseau, l'homme est cet enfant, des étoiles plein les yeux, et encore, pour citer Lavilliers, il peut tuer comme un grand.

Alors Joyeux Noël et Bonne Année, je suis comme tout le monde, balayant la misère et les larmes sous le tapis, qu'il me jette la pierre etc.