Un trop doux nom...

Mondoux, de son prénom Paul, ne pouvait pas, ne pouvait plus bouger, c'était du moins ce qu'il faisait croire, à chaque fois que la jeune et jolie infirmière, Sarah, entrait dans la chambre pour des soins.

Une de ses mains, la droite, était attachée par des menottes, à un des barreaux du lit médical où il était allongé depuis plusieurs jours déjà. Une seulement, ce qui veut dire que malgré les pansements qui entouraient et risquaient de gêner l'autre, il pouvait encore s'en servir… et puis, malgré sa bouche déformée et boursouflée par les coups, il se sentait d'attaque !

Pour l'heure, il savourait ces moments intimes, lorsque Sarah, tout sourire, venait lui faire sa toilette. Elle avait les mains si douces, d'ailleurs son visage reflétait cette douceur. Comme elle était jolie Sarah, avec ses grands yeux verts, sa peau diaphane…lorsqu'elle se penchait pour laver son torse, ses aisselles, il pouvait la respirer, la humer…un délice ! Lorsqu'elle le frôlait d'un peu trop près, il en avait le vertige, mais il se contenait.

Bientôt, très bientôt, il en ferait son dessert…il s'en délectait à l'avance et la regardait quitter la pièce en dévorant avec gourmandise, les hanches superbes, qui ondulaient sur ses fesses, qu'il devinait rebondies sous la blouse blanche…

C'est qu'ils avaient été bien imprudents les services de police. Pourtant, lorsqu'ils l'avaient enfin piégé, à califourchon sur sa dernière victime, tous, sans aucune exception, les yeux écarquillés, la lie au bord des lèvres,  avaient vraiment compris toute l'horreur de la situation.

Etait-ce un homme, une femme, pantin désarticulé, qui gisait sur le sol de cette rue sinistre ?

A première vue, on ne pouvait le deviner, le visage n'était plus que bouillie informe…