Une biographie sans vie.

amy-raasa

Quelle meilleure manière de flatter son égo que d’écrire une autobiographie, n’est ce pas ?  Nous rêvons tous de marquer l’histoire, et au fond, nous avons tous le sentiment que notre vie est tellement spéciale, qu’en la partageant nous pourrions « aider » les gens….Un joli masque d’hypocrisie pour cacher la véritable nature de l’homme.

Ce n’est pas pour rien que cette locution latine « Homo homini lupus est » (L’Homme est un loup pour l’Homme) est aussi célèbre !

Détrompez-vous chers lecteurs,  je ne suis pas en reste ! Je n’ai pas cette prétention de me croire l’exception qui confirme la règle.

Je trouve ma vie spéciale.

Je la trouve si spéciale que je vais vous en faire un résumé très succinct.

J’ai 27 ans. Je suis née avec une cuillère en bois dans la bouche remplie d’eau sucrée pour remplacer le lait si vital à tout nouveau né. Nous étions pauvres. On disait de moi que j’étais une enfant calme et qui avait peur des étrangers, en particulier des personnes âgées.

Ma tante répète toujours qu’elle n’avait jamais vu de sa vie de bébés avec les yeux aussi tristes.

Mon père me racontait souvent que ma mère ne m’avait jamais désirée. Comment alors ressentir de l’amour pour cette femme qui vous avait mise au monde par obligation ?

Il n’est pas nécessaire de vous préciser que les relations mère/fille n’avaient jamais été au beau fixe.

A 16 ans, ma génitrice décida que l’herbe était plus verte ailleurs…les hommes surtout. Elle emporta avec elle ma petite sœur de 6 ans. Je restai donc avec mon père et mon petit frère de 11 ans.

Ma famille éclatait et ma vie achevait de sombrer dans le chaos dans laquelle elle avait débuté.

L’entente avec mon père et mon frère ne tenait plus qu’à un fil. N’en pouvant plus de cette situation, ma tante paternelle eut pitié de moi et m’accueilli chez elle.

Les études supérieures terminées, je me retrouvai avec un master de finance sur le marché d’un emploi qui m’horripilait.

Je décidai alors de tout plaquer. Rester à la maison et m’apitoyer sur mon sort.

Les jours et les mois se succédèrent ainsi. J’avais l’impression de n’être plus qu’une simple spectatrice de ma vie.

Je passais mon temps sur internet sur les sites de psychologie. J’appris ainsi que je souffrais de dépression, qualifiée de « latente » par mon médecin.

 Les antidépresseurs furent mon lot quotidien. Je ne voulais parler à personne, chaque sortie devenait pour moi un véritable calvaire et je tentais par tous les moyens d’échapper à cette dure réalité. Alors, je m’inventais une autre vie et je passais ainsi mon temps à la vivre « virtuellement ».

« Personnalité schizoïde », disait Google.

J’avais la désagréable impression de ne plus rien ressentir, autant la joie que la tristesse m’avaient complètement désertée. Vide. Je me sentais vide.

« Schizophrénie simple », affirmait mon cher ami Google.

Je n’ai que 27 ans et ma vie pourrait se résumer à une longue liste de maladies…pouvant peut-être se terminer par …l’hypocondrie ?

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