Une drôle de cousinade

vividecateri

Salut! Oui, cela fait longtemps, ma muse est en berne.Voici le résultat un peu louf d'un atelier d'écriture (que certains connaissent pas)http://voyagination.forumactif.org/ C'est un peu long. kissou

Quand on se retrouve dans une « cousinade », qu'on se soit rencontrés il y a un an  ou dix ans, c'est le même joyeux débordement, sans compter la découverte et la connaissance des tantes et des tontons dont on ne soupçonnait même pas l'existence… Des nouveaux arrivants retrouvés grâces aux parents ou aux fous de la famille, les dingues de généalogie.
Nous nous sommes retrouvés lors d'un week-end à Nantes. Quel plaisir !
Ils et elles sont  magnifiques, mes cousines, mes cousins, mes neveux, mes nièces. Quelle joie !
Il y a surtout…Christine, Audrey, Nadia, Roselyne, Myriam, Claire, Sylvie…Laurent, Léon, Vincent… La petite Lulu, Cassie, Mehmet et les autres…J'en passe et des meilleures…
Des brigands et brigandes de la vie de l'amour, de l'écriture, de la lecture...
Tous et toutes ont ce quelque chose de magique, de féérique.
Je photographie, sans cesse des détails…Un ruban dans les cheveux, l'arrondi d'une épaule, une fine cheville.
Je ne prends pas tout d'eux… Je ne prends que des petits bouts.Une expression. Un sourire, des yeux, des mains, des pieds qui trottinent...Que je transcrirai un jour, peut-être dans une histoire. C'est amusant.
Je les aime.
Ils sont fous, elles sont folles…
Une douce folie.
Ce sont des artistes, des poètes, aimant la vie, des qui parlent fort, qui envoient promener leurs femmes ou leurs maris quand ils abusent, des cousins, des cousines qui osent dire que non, la maternité, la paternité ce n'est pas tout, des qui veulent tout, le boulot, le soleil, l'amour, les enfants, l'amitié, le beau, la vie, le sexe…Pourquoi pas aussi …
Écoutez-les…
- Non mais c'est fou ce que tu as maigri !
- Tu te souviens, quand tu mangeais la mayonnaise à même le pot. Il n'y avait que toi pour faire un truc pareil.
- Et ton permis de conduire ? Tu y arrives, toi ? Parce que moi c'est la honte ! C'est la troisième fois…
- Tu sais que je change de travail, ça me fiche une trouille, pas sûre d'y arriver
- Et à Carcassonne, la vie, c'est nickel ?
- Je ne pourrais pas vivre à Bordeaux, je ne sais pas comment tu fais.
- Tu vas l'allaiter longtemps ?
- Je suis enceinte.
- On se sépare, je ne le supporte plus, j'ai rencontré un autre type, il est super !
- C'est génial !
- Regarde mes seins, ils tombent !
- J'ai pris 20 kilos.
- Mais oui on peut boire un verre de vin quand on allaite, arrête, quand même de fumer !
- Cette robe est superbe, j'adore les bretelles.
 - Et ton mec, il va comment. Vous allez vous pacser ?
-  Elle te ressemble, ta fille, c'est dingue !
-  Il a les yeux bleus, moi, cinq gamins et pas un seul avec les yeux bleus…
-  Et ton papa, ça va ? Il a accepté ton petit ami ?
-  50 ans dans un an, j'en suis malade !
- Tu en fais dix de moins.
-  Menteuse, mais redis-le moi…
- Tu as terminé l'écriture de ton bouquin ?
-  Oui mais je dois trouver un bon éditeur…
Toujours plus ou moins les mêmes conversations, la même évidence, les mêmes promesses de se voir.
Promesses qu'on ne tiendra pas, ou peut-être que oui, parce que la vie fait que c'est comme ça, qu'on a nos vies…
Et puis c'est tout.
Et puis, peut-être que tout simplement, savoir que quoi qu'il arrive, quelle que soit la distance entre nous, qu'importe le nombre d'années sans nouvelles, il suffira d'une seconde pour reprendre la conversation, là où elle s'est arrêtée, dans un restaurant, un parc, au téléphone ou sur un site…
Je pensais à tout cela en les observant, tous et toutes s'embrasser, se congratuler, quand soudain, de partout, des sonneries de téléphone.
Nous nous regardons.
Nous avons le même air abasourdis.
Nous venons de recevoir le même texto émanant d'un numéro caché.
Devant nos yeux ébahis, un message énigmatique !
«  Dans une heure, un terrible secret sera dévoilé. Il transformera votre vie à tout jamais »

Nous nous regardons et déjà tous les regards interrogatifs et amusés se posent sur moi… Ils sourient et me taquinent en me demandant ce que j'ai encore inventé… Quelle sera ma surprise, ou ma vanne cette fois ?
On m'interroge, on me tape sur la tête, dans le dos, en s'esclaffant…
J'ai beau nier… Ils continuent à m'arroser de questions…
Nous nous dirigeons tous et toutes vers la gloriette et tout le long du chemin, je passe mon temps à dire que cet appel ne vient absolument pas de moi…Que je n'avais même pas, mon téléphone en main, qu'il était dans la poche de mon jean.
Personne ne me croit, et voilà, tel Pierre qui appelle au loup, je paie la rançon de ma gloire…Faut avouer que je suis un peu espiègle et farceuse mais cette fois, je jure ce n'est pas moi qui ai appelé!
Je vous explique le pourquoi de ces soupçons.
A une cousinade, un samedi, je suis arrivée avec une jambe dans le plâtre en leur racontant que j'étais tombée de cheval…Ils étaient tous désolés et compatissants et j'étais chouchoutée par toutes les tantines maternelles.
Pendant l'apéro. J'ai simulé une chute dans l'escalier menant sur la terrasse du jardin. J'avais réussi un joli roulé-boulé très artistique et mon plâtre s'était cassé en mille morceaux devant toute la famille horrifiée.
En fait, j'avais caché dans le plâtre des billets de loto que, hilare, j'ai aussitôt distribué à tout ce monde médusé.
Une vieille tante a presque faillit défaillir…
Des cousins et cousines, ce soir-là ont gagné quelques petites sommes. Ils ont rassemblé les gains et nous avons fait une grande fête, le mois suivant.
Je redis le même laïus à une de mes vieilles tantes quand tous les téléphones se remettent à sonner.
- Ah ! Vous entendez que ce n'…
Et on entend une voix étrange, comme camouflée par un masque, au bout du fil (sans fil).
Une voix masculine, avec un accent italien, qui dit ceci :
[-Bonjour, j'espère que les retrouvailles ont été réjouissantes. Toutefois, il manque quelqu'un parmi vous. Une jeune femme, cousine des vingt-deux jeunes gens présents. Elle est mon "hôte", contre son gré bien sûr, et ne vous sera rendue qu'en échange d'un service que l'un d'entre vous devra exécuter...
Je vous prie de désigner ce "volontaire" qui devra suivre les prochaines instructions et ce, ici même à minuit précise. Si vous ne le faites pas, elle mourra. Bien sûr ne prévenez pas la police et ne demandez aucune aide extérieure.]
On se regarde, on cherche qui manque à l'appel…
- C'est Véro ! Lance Claire, je pensais qu'elle était encore en retard ! Véro est toujours en retard ! Quelle heure est-il ?
- Elle venait en voiture ? Demande Christine.
- Il est 20h31 pile. Dit Laurent.
- Non, elle m'a dit, qu'elle venait avec son nouveau chéri, un motard. Dit Myriam.
- Attendez,  je l'appelle, dit Roselyne
-…. Pas de réponse, Véro ?...C'est son répondeur…Chuuut ! Je lui laisse un message.
- Coucou Véro, c'est Roselyne. Nous sommes tous à Nantes et nous sommes inquiets car tu es encore et toujours en retard. Comme tu devais venir en moto avec ton nouvel ami, nous espérons que tu es sur la route et que tout va bien. Peux-tu nous rappeler le plus rapidement possible. Merci Tchao !
- Qu'allons-nous faire ? Demande Léon
Sylvie n'a pas le temps de répondre que tous les téléphones sonnent à nouveau !
La même voix étrange…Un bruit de moteur…
- Ha ! Ha ! Vous avez trouvé l'absente ! Il ne vous reste plus qu'à désigner votre volontaire.
- Je veux parler à Véro ! C'est moi, qui hurle dans mon portable avant que ce brigand raccroche.
- Je vous reconnais, Vivi, bon réflexe ! Je vous la passe.
- Véro ?
- Oui, Vivi c'est moi, il faut que vous me sortiez de la…. brrrrr (bruit de moteur), je vais bien mais…
- Cela suffit ! Rendez-vous à minuit. Je n'attendrai pas une minute de plus celui ou celle que vous avez choisi.
Nous restons silencieux, pendant quelques minutes, car l'instant est grave.
Certains regards des tontons et des tantes, sont encore suspicieux sur ma personne.
- Je vous assure que je n'ai rien à voir avec cette histoire, arrêtez de me regarder et essayer de trouver une solution à cette histoire !
- Faut appeler la police, dit la tante Hermine.
- Surtout pas, vous l'avez entendu il menace de la tuer. Répond Vincent.
- Moi je veux bien être la volontaire. Dit la petite Lulu.
- Moi,  aussi ! Dit Mehmet.
- Ben, moi pas, répond Cassie, il est fou ce type !
- Bien, les enfants, les tontons et les tatas, vous allez retourner à l'intérieur de l'hôtel, ce dingue a parlé des vingt-deux jeunes-gens et pas des autres. Nous allons nous débrouiller entre nous et trouver une solution…C'est moi qui cause…Oups !
- Nous ne sommes plus les vingt-deux cités, me dit Christine en regardant la famille s'éloigner, tout le monde s'est tiré ou presque il ne reste plus que nous…
Je regarde et je compte : Christine, Audrey, Roselyne, Myriam, Claire, Sylvie, Lilas, Laurent, Léon, Vincent.
- Onze avec moi, sur vingt-deux, juste la moitié ! Ben dis donc !!!Tous aux abris !
- Faut dire qu'ils ont des responsabilités. Dit Audrey.
- Dis plutôt qu'ils sont morts de trouille. Rétorque Vincent.
- Et si c'était encore une blague de Vivi ? Dit Myriam.
- Ah non vous n'allez pas encore recommencer ! Lâchez-moi les baskets. Puisque c'est ainsi et pour vous prouver ma bonne foi, je me propose comme volontaire.
- C'est cela … Et tu n'as rien à voir avec cette histoire…Dit Laurent.
- Je n'ai rien comploté ! Qui est volontaire pour que l'on puisse voter ?
-… Silence…Hésitations… grattages de têtes, de mentons…yeux qui s'égarent…
- Ha !!! Courageux mais pas téméraires ! Je ne vous en veux pas. Je vous aime. Serrons-nous les coudes. Comment allons-nous procéder ? Il faut sauver le soldat Véro, ce soir ! De toute façon, je pensais y aller sans vous. J'ai besoin de votre aide et de votre soutien pour élaborer une stratégie et dresser un plan d'attaque…
- Non, tu ne seras pas seule Vivi, nous allons avec toi ! dit Christine.
- Oui, Vivi on est tous avec toi. Dit Léon.
- Il faut qu'il pense et surtout lui faire croire, qu'au rendez-vous de minuit, tu seras la seule volontaire, dit Vincent, mais nous serons derrière toi...En embuscade.
Nous sommes à partir de maintenant, la brigade anti-gang contre tous les brigands du monde...
Christine, Audrey, Roselyne, Myriam, Claire, Sylvie, Lilas, Laurent, Léon, Vincent sont restés avec moi.
Nous attendons avec impatience l'appel du ravisseur, Nous sommes assis sous la gloriette et pour passer le temps et alléger notre inquiétude, nous parlons et racontons un peu de nos vies…
Soudain un petit frôlement contre mon bras me fait sursauter…
- Lulu ! Tu ne dois pas rester ici ! Mehmet ? Tu es là aussi ! C'est une histoire de grands, c'est dangereux !
- On ne bougera pas d'ici, on reste avec vous on veut participer à la libération de tata Véronique et pis c'est tout… On a décidé qu'on était vos « aidéliverotionneurs » On va tout faire pour la « libérationner »
- Mais, les enfants, il est presque minuit, ce n'est pas une heure pour des peti….
Mon téléphone sonne, je n'ai pas le temps de continuer ma phrase.
- Alors Vivi, c'est décidé ? Vous êtes volontaire ?
- Je veux parler à Véro !
- Je vous la passe.
- Vivi ! C'est toi ?
- Oui, Véro tu vas bien ? Tu es où ? C'est qui ce type ?
- Je vais bien, il…
- Bien cela suffit ! Vous êtes contente vous l'avez entendue ? Maintenant écoutez-moi sans m'interrompre.
Si j'ai kidnappé Véro c'est pour une raison toute simple. Je veux récupérer ce que son père a volé! Et pour cela j'ai besoin d'un coup de main. Et vous pouvez m'aider. Vous ne reverrez votre cousine, que si vous acceptez le challenge. Vous devez retrouver et reprendre la bague à l' émeraude de ma mère que le père de Véronique a volée le 17 juillet 1988…
Je m'explique : Le père de Véro qui était un ami, ne supportait pas que ma mère épouse mon père, car il était éperdument amoureux de ma merveilleuse maman.
Lors de la réception pour les fiançailles de mes parents. Il a profité d'un moment d'inattention de toute la famille, pour subtiliser le bijou, qui se trouvait encore dans son écrin.
C'est une bague de grande valeur, surtout sentimentale, elle appartenait à ma famille depuis les Médicis. Mes parents ont été très éprouvés par ce vol. Bien sûr, personne ne connaissait le voleur. Mon grand-père a offert une autre bague à maman et la fête n'a pas été trop gâchée. Mais mon père s'en est toujours voulu de son imprudence.
Mes parents sont repartis en Toscane, c'est là qu'ils se sont mariés et là que je suis né.
Souvent, ils me parlaient de cette bague volée. Dans mes rêves d'enfant j'imaginais que je la retrouverais et que je pourrais la rendre à maman. Il y avait dans le salon un portrait, de mon arrière-grand-mère, elle portait ce bijou.
Je devenais obsédé, par l'idée de le retrouver et de l'offrir à ma mère.
Le hasard a fait que lors d'un voyage en France, avec mon club de motards.
Nous avons visité une chapelle près de Nantes et en examinant la statue de la vierge, j'ai remarqué qu'elle portait à son doigt une bague qui me semblait identique à celle qui avait été volée. Surpris et intrigué. J'ai pris contact avec le curé afin de lui demander s'il connaissait l'histoire de ce bijou. Et voilà qu'il m'apprend qu'un notaire de la région, Maître Paul R. avait offert cette bague à la vierge en remerciement d'un vœu exaucé…
C'était en juillet 1988. Mon sang n'a fait qu'un tour !
Il me fallait récupérer cet anneau, mais comment? Le curé n'a pas voulu croire à mon histoire de vol. Il m'a répondu que des bagues avec une émeraude, qu'il y en avait des multitudes... Que je devais me tromper.
J'ai pris contact avec le secrétariat du notaire. J'ai eu la maladresse de donner mon nom. Je n'ai pu recevoir de rendez-vous. J'ai attendu le notaire devant son étude. Je me suis présenté et j'ai tout de suite parlé de la bague. Il a blêmit mais m'a dit que j'étais un  fou et m'a demandé de passer mon chemin. Que pouvais-je faire ?
J'ai quitté mes amis et j'ai loué une chambre d'hôtel à Nantes.
J'ai surveillé le domicile de Maitre R.
Je me suis rencardé sur sa famille et j'ai appris qu'il avait une fille : Véronique. Il ne m'a pas été difficile de la rencontrer, sous prétexte  d'un renseignement concernant les machines de l'île de Nantes.
Je désirais absolument  connaître ce projet artistique totalement inédit. J'en ai fait des tonnes sur ces « mondes inventés » de Jules Verne, de l'univers mécanique de Léonard de Vinci et de l'histoire industrielle de Nantes, sur le site exceptionnel des anciens chantiers navals. Je me suis présenté sous un faux nom. Je l'ai étourdie par mes gestes d'italien et mes paroles. Je suis assez beau gosse. Elle a été charmée par mon sourire et par mon charme méditerranéen.
Un mot galant sur sa beauté. Une invitation à prendre un verre en remerciement, un restaurant, un concert…les jours passent, et de fil en aiguille J'ai appris plein de choses sue les R.
Véronique m'a parlé de sa grande famille, de ses cousins et cousines dont elle est très proche. Elle m'a invité à cette fête, cette « cousinade » comme elle l'appelle.
Elle voulait me présenter à la famille !
Quelle aubaine ! Je devais trouver un moyen de récupérer la bague. Puisque l'un deux était coupable et que personne ne voulait me croire. La famille R. allait m'aider de gré ou de force.
Donc, j'ai mis au point ce plan. Véronique ne connaît pas mon histoire, elle vient de l'apprendre en m'écoutant vous la raconter. Maintenant, elle vient de comprendre que je me suis joué d'elle et pourquoi je la retiens prisonnière.
Elle est triste, déçue et effrayée et elle a raison de l'être…
Si vous voulez la retrouver saine et sauve. Vous devez récupérer l'anneau et me le rendre.
C'est à vous maintenant, vous trouverez une solution, qu'elle soit répréhensible ou pas, ce ne sont pas mes affaires.
Vous la volez, vous détruisez la statue, vous assommez le curé, que sais-je encore…vous incendiez la chapelle. Je m'en fiche.
Je veux cette bague pour demain à minuit. Vous n'appellerez pas la police. Vous ne parlez pas de moi. Vous ne me connaissez pas. Vous seule Vivi m'apporterez la bague et quand j'aurai vérifié que c'est bien elle. Je vous donnerez l'adresse où se trouve Véronique. Vous m'avez bien compris ? Je veux cette bague.
Je veux qu'elle revienne dans ma famille.
.....................

Il a raccroché.
Je reste silencieuse, les autres me regardent… Je ne sais quoi dire. Il faut que je trouve une solution.
- Il a dit quoi le « kitnapatteur « ? demande Lulu.
- Je ne pense même pas, à la reprendre… tellement je suis abasourdie… Et dans le questionnement... le plus intense…

J'explique au groupe, ce que ce fou m'a raconté et demandé… J'ajoute à cela qu'il ne m'a même pas dit de quelle chapelle il s'agissait… On est mal…
- Dis-moi tatie, la bague, elle est verte ?
- Oui, pourquoi cette question Lulu ?
- Moi je sais où qu'elle est, la chapelle… Dit Lulu en souriant.
- Et comment sais-tu cela ma puce ?
- Ben…
- Ben quoi ? Demande Christine.
- C'est que Mehmet et moi on se promenait dans le cimetière qui est autour de la chapelle et qu'on s'est fait « disputaillés » par le gardien et qu'il nous a couru après avec son balai et que…que le curé n'était pas content parce que on s'était cachés dans la petite cabane qui était dans la chapelle.
- ?????
 - Ben oui…Tu sais tatie Vivi, la petite maison avec un rideau et une petite porte et un fauteuil au milieu. Explique Mehmet !
- C'est vrai, je crois que c'est là, qu'on donne des fessées ou un truc comme cela. Dit Mehmet
- Un confessionnal, n'est pas une cabane mais un endroit où tu avoues tes péchés. Dit Léon et tu ferais bien de nous dire ou se trouve cette chapelle ! Et plus vite que cela !
- Près du village de chez papy…
- Tu veux dire la chapelle de Notre dame des Soupirs ? Celle qui se trouve près de la  place du Joli cœur ? Mais que faisiez-vous là ?
- Ben voilà, l'autre jour on a voulu regarder le « crotège » d'un enterrement …
- Cortège…
- On se demandait pourquoi  on appelait les souliers des hommes en noir, des pompes funèbres…On avait regardé au dictionnaire à « pompe » et comme ce n'était pas des pompes, tu sais les machines pour tirailler de l'eau on s'était dit que cela devait être des chaussures…Parce que le papa de Mehmet, il dit toujours que son chef, il cire toujours les pompes de son directeur.
Et puis on est allés voir à « funèbre » et on a appris qu'un convoi donc un cro…euh,  cortège, était funèbre, que cela concernait la mort et que funèbre voulait dire sombre, triste, « siministre », lugubre… Donc on voulait savoir… Et pis c'est tout.
- Mais où allez-vous chercher tout cela ? Demande Roselyne
- Ben… dans le dictionnaire… Je viens de le dire !
- Si tu nous racontais pour la bague. On perd du temps. Et puis j'aimerais mettre un plan au point…pour demain. A la première heure. J'aimerais me rendre avec Lulu à la chapelle et voir ce qu'il en est et si nous pouvons récupérer la bague d'une façon ou d'une autre.
- Ben voilà…dit Lulu. Quand les gens avec leurs chaussures funèbres sont partis, on a fait un tour dans le cimetière et puis on a remarqué qu'il y avait pas mal de tombes sans fleurs. Alors on a pris les fleurs du nouveau mort… pas toutes, hein ! Et on a été les poser sur les tombes sans fleurs... C'est là, que le gardien nous a  couru après et qu'on s'est réfugiés dans la chapelle et qu'on a vu la bande dessinée au mur et aussi qu'on a vu la dame avec la belle bague verte à son doigt.
- Pas si vite ma puce, La bande dessinée ?
- Oui, au mur de la chapelle, c'est plein de tableaux qui se suivent, ils racontent l'histoire d'un monsieur à qui plein de gens en jupes qui lui font des misères, ils le frappent ! Même qu'il tombe, il doit porter un grand morceau de bois, il y a un monsieur gentil qui l'aide… quand même, parce que c'est lourd… Et le pauvre, il doit avoir mal à la tête car il a des épines autour, même qu'il saigne, et après, des soldats, tu sais comme les romains dans Astérix, ils l'attachent presque tout nu avec des clous ! Sur le gros morceau de bois. Il y avait des autres bonhommes à côté…Ils ne rigolaient pas…
Mais le gars ! Il est malin ! Ce n'est pas fini ! …Il fait croire qu'il n'a même pas mal et il fait semblant de mourir…Ce qui fait pleurer la dame qui doit être sa femme ou sa maman, je sais pas, mais elle a les mêmes vêtements que la dame à la bague qui est plus loin dans la chapelle, au-dessus d'une table avec une nappe en dentelle, mais là, elle est une statue et elle porte un bébé tout rose avec rien qu'un lange sur lui et qui rigole…

Et vous savez quoi ??? Le monsieur qui a fait semblant de mourir, et bien… il a été aidé par ses copains. Ils l'ont détaché et caché dans une grotte où il a pu dormir et puis, il est sorti de la grotte et il est revenu chez ses amis, et là…je vous le donne en mille, il était devenu… « Ma-gi-cien » !
-…. Silence dans l'assemblée, nous sommes tous et toutes sur le cul… Le chemin de croix raconté par Lulu, nous laisse pantois…
 - Oui, oui un magicien, il pouvait voler et allumer des flammes sur la tête de ses copains…Vous pouvez aller voir, sur les murs de la chapelle, c'est comme je vous le dis, vrai de vrai ! Hein Mehmet ?
- Bien, Merci Lulu. Sur ce, je vous donne rendez-vous demain matin,à dix heures ici. Sous la gloriette.
Réfléchissez bien et prenez vos voitures. Nous en aurons peut-être besoin. Nous devrions aller dormir pour être en forme.

Je n'ai pas pu trouver le sommeil, j'ai pensé et repensé à cette histoire toute la nuit. Comment récupérer la bague ? Il faut que je réussisse, nous devons sauver Véro.

Mais tout s'embrouille…Quelle est la meilleure solution ?
Prévenir la gendarmerie ??? Non, c'est trop dangereux.
Parler au père de Véro ? Peut-être, mais pour l'avoir côtoyé quelque fois, je crains ses réactions. Il est tellement hargneux et aigri, cet homme, qu'il risque de mettre sa fille en danger…

J'ai donc pris la décision de récupérer la bague et de la donner au ravisseur comme exigé. Mais aussi, par précaution, demander aux cousins et cousines de surveiller toutes les routes menant à la gloriette et de me prévenir de son passage.

IL y a quatre routes. Ils seront deux par voiture.

Si tout va bien, le vilain devra me dire où se trouve Véro.
Vincent et Audrey iront la chercher.
Je ne donnerai pas la bague avant d'avoir récupérer ma cousine et pis c'est tout.
Je lui dirai que je ne l'ai pas avec moi, que nous ne sommes  pas nés de la dernière pluie, qu'elle est proche de la gloriette et que la personne qui la détient, attend le feu vert pour me l'apporter…C'est à dire l'appel, de Véro.
Je n'ai plus qu'à espérer qu'il soit d'accord… donnant, donnant…


Après l'échange,  Je suppose qu'il repartira par le même chemin. L'un de nous pourra le suivre discrètement, afin de connaître l'endroit où il loge…
Mais une chose à la fois.

Tout le monde est sur le pont. Mes cousins et cousines seront planqués cette nuit à partir de 23heures 30 à tous les carrefours des routes menant à la gloriette.
Il ne me reste plus qu'à récupérer l'anneau.


Lulu, Mehmet (qui ne veut pas lâcher son amie d'un pouce) et moi, partons vers le village de papy. Nous en avons pour une bonne heure.

- Lulu tu peux me dire, comment et pourquoi tu as pensé à la bague dans la chapelle ?
- Parce qu'elle ressemble  à celle que Mehmet a gagné pour moi à la foire et que je lui ai fait remarquer hein Mehmet ?
- Oui…
- Tu vas bien Mehmet ? Je ne t'entends pas beaucoup depuis hier ?
- C'est qu'il a les jetons.
- C'n'est pas vrai, je n'ai pas les « chetons » Je suis « zinquiais »
- C'est normal Mehmet, nous sommes tous inquiets. Je ne peux pas te dire que tout se passera bien. Nous allons faire en sorte. On va récupérer la bague et puis je vous ramènerai  auprès de vos parents. Pour le reste c'est une affaire de grands.
- Oui, Vivi merci.
- Gna gna, gna, gna tu as les jetons… Mehmet a les jetons…
- Cela suffit Lulu, si tu n'arrêtes pas ton cirque, je fais demi-tour et c'est direct chez ton père ! Je ne rigole plus !

Durant tout le reste du parcours, Lulu n'a plus moufté, cela m'a fait des vacances.

Nous sommes arrivés, je gare la voiture sur le parking.
 Il n'y a personne dans le cimetière. C'est déjà cela, nous serons tranquilles. Et dire que je vais commettre un vol, dans une chapelle...
Soudain une scène des fourberies de Scapin de notre bon Molière me vient à l'esprit…

« GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?
SCAPIN : Il ne devinait pas ce malheur. Songez, Monsieur, qu'il ne m'a donné que deux heures.
GÉRONTE : Tu dis qu'il demande...
SCAPIN : Cinq cents écus.
GÉRONTE : Cinq cents écus ! N'a-t-il point de conscience ? »

Lulu me tire de ma pensée et par la manche, nous sommes arrivés devant la porte de la chapelle.
- La porte est fermée à clef, tatie.
- Et Merde !
- Tatie tu as dit un gros mot !!!!
- Pardon ma puce, va falloir trouver le curé et cela ne m'arrange pas…
- Pas grave tatie, on sait où se trouve la clef. Hein Mehmet ?
- Oui, elle est entre deux pierres, derrière le tableau des horaires des messes, on a vu le gardien du cimetière l'y cacher.

En effet elle y est, je la prends et j'ouvre la porte. Je passe la clef de l'autre côté de la serrure, en me disant que si quelqu'un se demande pourquoi la porte a été ouverte, et que l'on nous surprend, il pensera que le curé est là ou qu'il a oublié de la fermer…Je fais une bonne voleuse pas vrai…Je prépare déjà un alibi.

Nous entrons dans la chapelle. Lulu se précipite vers l'autel de la vierge et me la montre du doigt.
En effet elle a une bague à l'index de la main droite, celle qui semble bénir l'enfant qu'elle porte. C'est bien une émeraude…
Je vais devoir monter sur l'autel pour la récupérer.
Je me retourne pour prendre une chaise quand soudain un énorme bruit me fait sursauter! Mon cœur ne fait qu'un tour dans ma poitrine.
C'est ma chipie de Lulu qui vient de soulever le couvercle de l'orgue, elle tape sur le clavier et pédale comme une folle! En vocalisant, je ne sais quoi ! Je rêve !
- Mais tu n'es pas possible Lulu !!! Arrête! Tu vas ameuter tout le monde, le gardien, le curé !
- Désolée tatie…C'était trop tentant…
- Mehmet, va monter la garde devant la porte et préviens-nous si quelqu'un arrive.
 Faut se grouiller les enfants. Lulu aide-moi, tu tiens la chaise pendant que je monte sur l'autel.
- Tu n'enlèves pas tes chaussures tatie ? Tu vas salir la jolie nappe !
- Tu sais où tu vas la recevoir ma chaussure, si tu continues ?

Juste au moment crucial et délicat de l'appropriation la bague.
La cloche de la chapelle se met à sonner. C'est une catastrophe ! Mais qu'ai-je fait au Bon Dieu ?
Il ne faut pas chercher très loin la réponse…
C'est Mehmet qui vient de trouver une corde à gauche de la porte et, curieux comme il est…il a tiré dessus… Je suis maudite…
J'ai juste le temps de descendre et remettre la chaise dans la rangée, qu'une silhouette apparaît à l'entrée.
- Zut, c'est le « vinaigre » chuchote Lulu.
- Le vicaire, Lulu, du latin « vicarius » signifiant suppléant, c'est le remplaçant du curé.
- « Vicarusse » il est russe lui aussi comme le papy russe de maman ?
- Hein de quoi tu parles? Chuuut tais-toi !
 Je n'ai pas le temps de cacher la bague, je la serre dans mon poing.
 Il approche
- Bonjour Madame Vivi, lulu, Mehmet.
- Bonjour mon père.
Lulu chuchote…
- Tatie ! Ce n'est pas ton père ! T'es trop marrante.
- Tais-toi, Lulu je t'en prie.
- Vous pouvez, ma fille m'expliquer tout ce raffut ? Ce que vous faites ici avec les enfants et comment vous êtes entrés ?
- Pourquoi il t'appelle ma fille, puisque ce n'est pas ton père? Murmure Lulu.

Je ne sais que dire, il me vient, que ce vicaire me semble très gentil et que… 
« Faute avouée est à moitié pardonnée »
Alors je ne sais pas pourquoi. Sans doute l'endroit, un reste de franchise ou d'honnêteté.
Je lui ai montré la bague et je lui ai tout raconté.
Il a écouté, nous a demandé d'attendre un moment et il est parti vers une petite porte qui devait être la sacristie.
- Il va appeler la police tu crois ? Tatie ! On va aller en prison ? Me demande lulu.
- Je ne sais pas… s'il te plaît Lulu, tu ne dis plus rien et toi Mehmet arrête de gesticuler comme si tu avais des vers…Il revient.
Le vicaire me tend un écrin et me dit :
- C'est l'écrin de la bague, vous pouvez l'emporter. Faites ce que vous avez décidé. Le malfaiteur n'y verra que du feu. La bague est fausse. Monsieur le curé en a fait faire une copie. Le vrai bijou est dans le coffre-fort caché dans la sacristie. Mais je vous en prie soyez prudente.
- Merci monsieur le Vicaire, vous êtes…  tellement… tellement… vous êtes un saint-homme !
- Je prierai pour vous. Bonne chance !
- Allons-y les enfants ! Je vous appellerai, mon père, pour vous dire la suite de cette malheureuse aventure. Encore merci.

J'ai déposé les enfants chez leurs parents, malgré les rouspétances de Lulu et, avec les cousins et cousines nous avons mis le plan de sauvetage, au point.

A 23 h30 nous étions tous à notre place.
J'attendais sous la gloriette. Je n'en menais pas large.  A minuit moins deux il est arrivé.  Il est descendu de sa moto et s'est approché.
Il était tout de noir vêtu et casqué. Il a tendu une main gantée.
Au lieu de lui donner ce qu'il attendait, je lui ai donné une feuille de papier sur laquelle, j'avais inscrit ce que nous voulions : l'endroit où se trouvait Véro.
Pas de Véro, pas de bague et pis c'est tout.
Pendant qu'il lisait… le cerveau est bizarre parfois… Je me répétais cette phrase entendue dans un film… « Pas de bras pas de chocolat »…Je suis nulle…
Comment puis-je rire, alors que cette histoire est dramatique ???
Il a plié la feuille, et a sorti un stylo. Sur le dos il a écrit quelque chose et m'a rendu la feuille.
Je dirige la lumière de mon  téléphone vers la missive et je lis:
 « Elle est enfermée dans la chambre de l'hôtel du beau séjour, elle dort, je lui ai administré un calmant. Vous n'avez qu'à demander la clef, à son nom à l'accueil. »
J'ai appelé Vincent  et Audrey qui attendaient.
Nous patientions dans le silence de la nuit . Cela m'a paru interminable...
Ils l'ont trouvée. Et m'ont appelée, Véro m'a rassurée. Je pouvais donner la bague.
Ce que j'ai fait. Dieu sait, qu'elle brûlait ma poche!!! J'avais menti...
Il a ouvert l'écrin et examiné l'objet. Il l'a mis dans son blouson.
Il est parti comme il est arrivé, sans un mot.
Je l'ai regardé s'éloigner et le sang, descendu dans mes pieds est remonté dans ma tête…J'ai chantonné… Je vous jure… j'ai chanté… :
« Il portait des culottes, des bottes de moto, un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos…. »
Je suis tout à fait zinzin…
C'est Sylvie et Claire qui ont suivi la moto jusqu'à une auberge, à la sortie de Nantes.
Elles ont appelé la gendarmerie et ils sont venus l'appréhender.
Il n'y a pas eu de résistance. Il a tout avoué.
Véro n'a pas porté plainte. Elle a ressenti de la compassion et oublié la trahison…Et puis son père aurait eu des soucis.
Elle m'a confié qu'il était bien mignon ce ravisseur, qu'elle avait passé un bon moment avec lui mais que ce n'était pas le grand amour, qu'elle voyait bien qu'il n'était pas tout à fait sincère et qu'elle pensait mettre fin à leur relation tôt ou tard. L'Italie et la Toscane c'est bien joli, en vacances, mais qu'elle ne comptait pas y migrer…
Pour clore cette affaire. Elle a exigé des excuses et une rencontre entre les deux pères.
Tout s'est bien terminé. Le passé, c'est le passé…
Le vicaire a pu récupérer la fausse bague et a rendu la vraie à la famille du jeune-homme.
Lulu se pavane dans le village avec sa bague verte au doigt en claironnant que c'est une « vraie émeraude fausse »…
J'espère que la prochaine cousinade sera plus calme…

  • Bah la moi je dis ta muse elle fait mumuse, jem'y retrouve total moi qui fait cousinade une fois par an , j'aime ton oeil sur nous et ta façon de le mettre en mots, joli texte positif merci my vivi :)

    · Il y a environ 8 ans ·
    P 20140419 154141 1 smalllll2

    Christophe Paris

    • De rien mon Cricri... kissous

      · Il y a environ 8 ans ·
      One day  one cutie   23 mademoiselle jeanne by davidraphet d957ehy

      vividecateri

    • J'aime l'accuité de ton regard :)

      · Il y a environ 8 ans ·
      P 20140419 154141 1 smalllll2

      Christophe Paris

    • Normal j'ai de beaux yeux... disons... de beaux restes... LOL kissous

      · Il y a environ 8 ans ·
      One day  one cutie   23 mademoiselle jeanne by davidraphet d957ehy

      vividecateri

  • Un texte bien sympa. Pour avoir participé à qq cousinades, je regrette de ne pas m'y être autant amusée…

    · Il y a environ 8 ans ·
    Avatar

    nyckie-alause

  • Une Véro en retard ? Normal, ça...
    Quelle famille, dis donc... Et bien entendu, c'est Véro qui est enlevée ! Hummm... Elle a passé un bon moment apparemment... Elle en a de la chance !

    · Il y a environ 8 ans ·
    Couv2

    veroniquethery

    • C'est un italien pas un parisien... Oups! je suis vilaine je file merci d'être passée par ici kissous à toi et potiron

      · Il y a environ 8 ans ·
      One day  one cutie   23 mademoiselle jeanne by davidraphet d957ehy

      vividecateri

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