Une fenêtre entrouverte

C’était une fenêtre entrouverte sur l’horizon

Au loin des âmes vibrantes, résonnantes, multiples

Du bruit, du bruit à l’infini

Alors je m’y suis penchée pour voir

Puis j’ai tournée l’oreille à l’écoute

J’ai vu des drôles et des drôlesses

Des bougres et des bougresses

Des poètes et des poétesses

J’ai même frôlé des « amouresques »

Et parfois des égos gigantesques

Mais c’était bon

Un jour l’horizon se fit sombre

L’atmosphère bourdonnante

Des frelons, des guêpes, des bourdons

Certains piquent d’autres impressionnent

Et l’infini soudain se boucha

Mes yeux tentèrent encore de sonder l’horizon

Mais l’harmonie avait disparue

La symphonie n’était plus fantastique

Les chants devenaient dissonants

Lutte et discorde

Et repli

Puis le silence soudain

Déchiré par des soupirs

Des grincements de dents aussi

Quelques rires étouffés encore

Mais le jaune teintait leurs éclats

Mon sourire s’éteignait

Mon enthousiasme était las

Le champ ouvert rétrécissait

La fenêtre n’était qu’entrouverte

Restaient quelques éléments vivants

Ils semblaient enracinés dans cette perspective

Une illusion d’optique sans doute

Plusieurs ont disparus

Pourtant encore

Certains sont bien là

Alors belle vie à ceux là

Et grand merci pour vos bonnes âmes

Moi je referme la fenêtre

Elle n’était hélas qu’entrouverte

Je m’échappe avec l’horizon

Mais qui sait si je n’y retournerai pas

A cette fenêtre

Oui, plus tard

Qui sait?

A tchao aux Amis!